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Alexandre Avril en mode récupération politique ?

En Centre-Val de Loire, fin avril, Matisse, 15 ans, a été mortellement poignardé dans le département de l’Indre, à Châteauroux par un autre adolescent du même âge d’origine afghane, suite à quelques insultes et une bagarre. Dans un communiqué de presse, depuis le Loir-et-Cher, Nicolas Orgelet, vice-président de Blois-Agglopolys à la résilience écologique et énergétique, et Jean-Loup Michel, co-secrétaire des écologistes du 41 (EELV) affirment “leur indignation face à l’exploitation politique de la tragédie par le maire de Salbris, Alexandre Avril.”
Les deux hommes EELV indiquent en préambule “une profonde tristesse (…). La perte d’un enfant est une douleur incommensurable et nos pensées vont vers ceux qui souffrent dans ces moments difficiles », puis récusent :  » La récente déclaration du maire Alexandre Avril (LR) concernant cette tragique disparition, (qui) est indigne. Utiliser le décès d’un enfant à des fins idéologiques est non seulement répréhensible mais également profondément indécent. Nous condamnons fermement les propos irresponsables et dangereux du maire Avril, notamment sa déclaration selon laquelle l”immigration tue”. Ces mots constituent une incitation à la haine et à la division au sein de notre société. Il est impératif de se demander si de telles déclarations ne vont pas à l’encontre des lois sur la diffamation et la promotion de la haine, et si elles ne méritent pas d’être examinées sur le plan juridique. M. Avril, en réduisant tous les immigrés à des assassins potentiels, fait preuve d’une ignorance déconcertante quant à la contribution essentielle des travailleurs immigrés dans divers secteurs tels que la santé, le BTP, l’agriculture, la restauration et les services à la personne.” Sur les réseaux sociaux, sur le vif, la conseillère régionale Gaëtane Touchain-Maltête (MoDem) et la députée de la circonscription de Blois, Mathilde Desjonquères (MoDem), ainsi que Nathanaël Uhl, directeur de la Fête de l’Humanité Sologne (PCF 41), avaient également marqué leur vive irritation et désapprobation, dans une teneur argumentaire similaire, concernant le discours sans fard de l’édile salbrisien, conseiller régional et nouveau patron des LR 41. L’histoire ne s’arrête pas là, passant des paroles aux actes : le 6 mai, Charles Fournier, député écologiste d’Indre-et-Loire ; Nicolas Orgelet, vice-président d’Agglopolys et président du groupe Blois Naturellement au conseil municipal de Blois ; Jérémie Godet, 2e vice-président de la région Centre-Val de Loire ; Betsabée Haas, conseillère régionale de la région Centre-Val de Loire et préseidente du groupe Écologie et Solidarité ; Yann Laffont, vice-président d’Agglopolys, ont saisi le procureure de la République de Loir-et-Cher sur la base de l’article 40 alinéa 2 du code de procédure pénale, à la suite des propos tenus par la maire de Salbris, Alexandre Avril, « susceptibles de constituer une infraction d’incitation publique à la haine ».
Et la polémique s’est poursuivie : M. Avril a continué à faire des siennes en interpellant quelques jours plus tard le maire de Lamotte-Beuvron, Pascal Bioulac (ex-LR / Horizons), au sujet d’une affaire de CADA, centre d’accueil des demandeurs d’asile, « en vertu de l’équité territoriale ». L’élu salbrisien, bien que se réclamant d’une droite démocratique, en a remis une couche extrême, en s’alliant, cette fois avec le député RN de Sologne, Roger Chudeau, pour écrire au préfet de Loir-et-Cher. Ce duo singulier a réclamé, par cette missive à l’État, à la commune de Lamotte-Beuvron de reprendre le flambeau en accueillant le CADA que la municipalité de Salbris abrite depuis 2016. Dans cette guerre des boutons, M. Bioulac, connu pour son caractère sanguin, a retourné le bâton en rétorquant qu’il n’était pas prêt à recevoir « d’ordre d’un freluquet d’extrême-droite caché sous une étiquette républicaine». Ajoutant dans son propos abrupt un proverbe africain hilarant qui sous-entend un possible retour de karma : « si tu vois un singe qui gobe une noix de coco, c’est qu’il a confiance en son derrière»…

É.R.

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