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Alain Espinasse, nouveau préfet de l’Indre : « Refuser le fatalisme »

Originaire de Tulle, le haut fonctionnaire s’est occupé pendant quatre ans des dossiers de restructuration d’entreprises. Celui de Fenwal sera sa première préoccupation.
Il n’y a pas que Fenwal dans la vie d’un préfet de l’Indre. Et ce n’est pas parce que Michel Sapin est un élu du département qu’Alain Espinasse va passer ses journées pendu au téléphone du ministère de l’économie. Néanmoins les quatre ans pendant lesquels le Correzien a ouvert des dossiers de restructuration d‘entreprises ne sont pas passés inaperçu dans son CV lorsqu’il s’est agi de désigner un nouveau préfet pour l’Indre. Pour son premier poste de préfet, à 47 ans, Alain Espinasse n’arrive pas dans l’inconnu «C’est la première fois que je me retrouve aussi près de mes terres d’origine» avec pour première mission de traiter un dossier économique et social sur lequel il est très attendu.
«C’est un drame pour les salariés, un drame pour le territoire, ce n’est pas sur le sort du préfet qu’il faut s’inquiéter». La visite de courtoisie entre un préfet qui va prendre son poste et son prédécesseur est la règle. Mais la rencontre entre Jérôme Guitton et Alain Espinasse a eu un contenu beaucoup moins protocolaire. «L’annonce était toute récente lorsque j’ai rencontré le préfet Guitton, il m’a tenu informé de toutes les démarches entreprises au jour le jour jusqu’à son départ». Alain Espinasse ne prétend pas pour autant posséder techniquement ce dossier mais il se dit favorablement impressionné «Par la réaction d’extrême mobilisation du personnel, responsable, efficace et par le front politique des élus de tous bords». Dans ce dossier le préfet va s’efforcer d’avoir une démarche la plus neutre possible, pour ne pas braquer les différentes parties, mais refuse le fatalisme. «Dans une entreprises de cette taille-là les choses ne peuvent pas être inéluctables». Il n’en dira pas plus, se réservant le temps de consulter toutes les parties, justement.
«Le rôle d’un préfet c’est d’apaiser»
Par nature, le représentant de l’Etat doit poser un regard bienveillant sur le territoire dont on lui confie le sort pendant deux à trois ans. «Depuis qu’à ma sortie de l’ENA j’ai choisi la préfectorale, mes séjours ont été de vingt-cinq mois en moyenne sur chaque poste». Le préfet a donc choisi le célibat géographique, retrouvant pendant ses congés sa compagne et son fils du côté de Lyon. Il a trouvé des motifs d’optimisme à son arrivée dans l’Indre «Un beau département qui a sans doute plus d’atouts qu’il ne le croit». Si des industriels, de l’aéronautique en particulier, se sont installés par le passé dans l’Indre, ce n’est certainement pas par hasard et les perspectives offertes par Ozans sont de nature à entretenir son optimisme… même s’il ne s’est pas encore lancé dans l’apprentissage de la langue chinoise.
Lorsque l’on évoque le dossier sécurité, en référence aux incendies de voitures à répétition dans les quartiers Saint-Jean et Saint-Jacques de Châteauroux, le propos devient ferme. «Si des voitures brûlent, c’est parce que l’action de la police dérange, mais nous ne reculerons pas et procèderons aux interpellations sans faire courir de risques aux habitants et à la police, sous la direction du procureur de la République».
Assurer la sécurité publique et garantir la paix sociale sont des missions essentielles dans un état de droit pour obtenir un vivre ensemble apaisé. C’est en résumé, l’état d’esprit d’Alain Espinasse à son arrivée dans l’Indre.Nouveau préfet