Agglopolys : Le frelon asiatique, éternel ennemi public numéro un


L’opération de lutte contre l’insecte volant mangeur d’abeilles menée par la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys, est classiquement reconduite d’une année sur l’autre. Ce sera encore le cas en 2022. Ce qui est nouveau, c’est le mode de piégeage de ces indésirables.
L’idée a planté une graine lors d’une discussion en 2009 à un comice, puis a germé. Depuis 2016, Agglopolys met en place ainsi des actions en faveur de la protection pour la biodiversité. Un rucher a ainsi été installé sur le toit-terrasse de son Hôtel d’agglomération à Blois, une récolte de miel a lieu chaque année permettant la sensibilisation du public. Également, même si moins sucrée, cette collectivité mène une lutte contre le frelon asiatique, plus gros, plus agressif, amateur d’abeilles ; 1 498 nids ont été détruits par ce biais depuis 2016. Et selon le président PS, Christophe Degruelle, sur leur exemple précurseur, d’autres acteurs territoriaux de Loir-et-Cher (voire au-delà) ont suivi et sauté le pas. Cette espèce non grata – qui selon la légende aurait voyagé jusqu’à nos contrées dans des amphores ou vases chinois dans des bateaux et d’ailleurs cette traversée est amoindrie en ce moment du fait des arrêts forcés de flux commerciaux internationaux à cause d’un autre fléau, le virus Covid – est également piégée. Jusqu’ici, via des systèmes non sélectifs. « Ce qui était négatif au final, » souligne Nicolas Orgelet, vice-président EELV en charge de la biodiversité. Si ce dispositif de lutte contre la prolifération et de destruction systématique du plus grand nombre de nids possibles (les particuliers qui en ont chez eux peuvent toujours les signaler et Agglopolys prend toujours en charge la totalité des frais d’élimination sous réserve de faire appel à une entreprise conventionnée, informations et formulaire sur www.agglopolys.fr, ndlr) est reconduit cette année 2022, il est donc également amélioré au niveau de l’autre mode d’action, le piégeage, toujours aussi en partenariat avec le syndicat des apiculteurs de Loir-et-Cher. « Les pièges classiques prennent tout. Alors, nous venons d’investir dans un nouveau matériel fabriqué en Bretagne, le dispositif Jabeprode, doté de cônes, » explique Michel Gonny, président dudit syndicat. « Il enferme les frelons asiatiques. Les frelons européens, qui eux ne sont pas nocifs pour la biodiversité, ne peuvent pas pénétrer car ils ont 2mm de différence. Si les abeilles et les guêpes s’y trouvent, elles peuvent en sortir. S’il y a des frelons dedans, elles n’y entreront pas de toute façon.» Pas folle la guêpe d’après l’adage consacré !
É.R.