Le Jeu de Paume tire le rideau sur le vaccin et en ouvre un autre sur sa vocation première de salle de spectacles et de sports. Ce qui ne signifie aucunement que la lutte contre le virus s’arrête. Elle se déplace juste sur un autre site à la rentrée.
100 000 injections contre la Covid-19 au Jeu de Paume à Blois ! Le chiffre a été immortalisé le 28 juillet dans ladite salle réquisitionnée depuis des mois, devant la presse et sous les flashes, en compagnie du préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau; avec le maire de Blois, Marc Gricourt; le président de la communauté d’agglomération Agglopolys, Christophe Degruelle, et le nouveau président du Conseil départemental, Philippe Gouet. Et surtout dans le box de vaccination avec Marion, 25 ans, une habitante de Saint-Bohaire (Cf. notre photo) ayant sans hésiter choisi de se faire vacciner du fait de son métier consistant à installer auprès de patients des dispositifs contre l’apnée du sommeil. La jeune femme a reçu sa deuxième dose (la 100 000ème donc, à quelques unités près, pour le symbole), en grandes pompes, bien entourée, recevant même pour l’occasion une “médaille” notifiant ce cap significatif franchi. “Vous la montrerez à vos enfants,” lui ont indiqué les élus présents. “Ils ne sauront pas ce qu’est le coronavirus !” Autant dire que nous espérons tous et toutes que ce jour d’après arrive et que cet épisode reste un mauvais souvenir enterré… En attendant, il faut encore composer avec une actualité virale chargée et c’est dans les murs du gymnase des Belleries (route de Chambord) à Vineuil que cette bataille se poursuivra en septembre. “Pour lever toute ambiguité, ce n’est pas un abandon d’Agglopolys. Bien au contraire ! Le site de Vineuil prend le relais et le Jeu de Paume retrouve son activité de sport, de culture, de spectacles,” a précisé Christophe Degruelle. Si Blois fonctionne bien (1 022 doses quotidiennes administrées contre 84 par jour au tout premier départ!), Vendôme demeure au taquet des créneaux de rendez-vous; d’ailleurs, si Blois ne proposait en juin que des rendez-vous en deuxièmes doses, il a été expliqué que c’est parce que Vendôme avait pris le relais avec les premières (des kilomètres supplémentaires induits pour les vaccinés, pas très développement durable (déjà que le préfet est accusé de nuisance nocturne, Cf.l’encadré), mais bon, on ne peut tout avoir…). Les centres éphémères (à Morée, Salbris, etc.) ont disparu, mais renaîtront si besoin le cas échéant, tandis que les bouchées doubles sont mises en vallée du Cher pour augmenter la cadence sur les centres de Saint-Aignan, Contres et St-Georges-sur-Cher (pour lesquels sur Doctolib, bienheureux était celui à pouvoir trouver un créneau !). Les officines et la médecine de ville vaccinent également, même si les délais peuvent être parfois plus longs pour un rendez-vous. Le préfet Pesneau a constaté une fluidité moins importante sur la vaccination de la catégorie 12-17 ans à aller chercher,mais il a assuré qu’il n’y avait pas en Loir-et-Cher de rupture dans les livraisons, notamment Pfizer. En saluant cette “réussite collective avec les professions médicales et para-médicales, les collectivités, le SDIS, etc.), notre médaille d’or olympique à nous.” Avant possiblement, un nouveau round avec une troisième dose planifiée pour les adultes ? “Peut-être pour les plus fragiles, peut-être pour tout le monde. Impossible à dire dans l’instant. Quoi qu’il en soit, notre seule arme contre le virus Covid est le vaccin,” a martelé le préfet.
É. Rencien
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Une mise en lumière qui fait grincer
Il ne s’agit pas là de vaccins ni d’élus en avant. Cette histoire-ci concerne François Pesneau précité. Le groupe local d’Europe Écologie Les Verts (EELV 41) a visé le représentant de l’État lui reprochant la mise en lumière nocturne aux couleurs du drapeau tricolore du bâtiment préfectoral à Blois depuis le mois de juillet dernier. Le porte-parole de ce groupe, Nicolas Orgelet, conseiller municipal de Blois, a expliqué que “cette illumination patriotique de l’hôtel de préfecture, dont seules profitent quelques chauves-souris désorientées, ne respecte pas la législation française que le préfet a justement la charge de faire appliquer. Rappelons à cette occasion que 60% des espèces d’insectes ont disparu en 40 ans ; que d’après le rapport de l’UICN de mars 2021, 50 % des oiseaux sont menacés ou quasi menacés d’extinction et qu’un rapport de l’ONU pointe la menace de disparition des chauves-souris.” Le préfet incriminé a bien évidemment apporté à son tour son éclairage… En certifiant le respect de l’ensemble des dispositions réglementaires en vigueur ce jour. Cet éclairage, de type LED, installé par la société NLX, basée à La-Chapelle-Vendômoise et spécialisée notamment dans l’illumination des façades des bâtiments remarquables, a été conçu et posé par des professionnels qui ont veillé à « limiter et réduire les nuisances lumineuses, notamment les troubles excessifs aux personnes, à la faune, à la flore et aux écosystèmes » conformément au I de l’article 3 de l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses (…)”. Le préfet a conclu en regrettant “ces polémiques, aussi infondées qu’inutiles, sur les réseaux sociaux.” En tout cas, au final, cela braque le projecteur et motivera peut-être les selfies devant le bâtiment incriminé !
É.R.