Aéroport : la ligne Châteauroux-Nice a trouvé un public


En présentant le bilan de gestion de l’aéroport pour l’été 2015 Dominique Roullet et Jean-Michel Bodin ont confirmé le bon fonctionnement des deux liaisons estivales vers le soleil.  On vient de l’extérieur du département pour prendre l’avion à Châteauroux.
Jean-Michel Bodin,  vice président de la région centre chargé des transports ( et à ce titre vice président de l’aéroport) s’était déplace d’Orléans pour présenter, en compagnie de Dominique Roullet, président de l’aéroport et Mark Bottemine, directeur de la plateforme, le bilan de l’été 2015. Une présence qui n’est sans doute pas étrangère à la proximité des élections régionales, Philippe Vigier et Nicolas Forissier ayant choisi d’attaquer la gauche sur la gestion de l’aéroport.
Bilan aéroport
L’été 2015 est à marquer d’une pierre blanche pour l’aéroport Marcel Dassault. D’abord en raison du formidable succès du championnat du monde de voltige. «On tablait sur 30.000 visiteurs pour le meeting et 20.000 passages dans la semaine de compétition, on a eu 120.000 visiteurs au total dont 50.000 le samedi. Il y aura eu un avant et un après Châteauroux pour la voltige aérienne. On s’est rendu compte dès la cérémonie d’ouverture qu’il allait se passer quelque chose d’exceptionnel. On n’a jamais autant parlé de l’aéroport de Châteauroux qui est sorti de son anonymat. Pour les acteurs du monde industriel, du monde aéronautique, Châteauroux est devenue autre chose qu’un dossier» commente Mark Bottemine.
Châteauroux-Nice on espérait 40%
Deuxième motif de satisfaction les résultats de la ligne Châteauroux-Nice. « Aucune compagnie aérienne s’engage spontanément pour ouvrir une ligne régionale. Nous avons démarché IG Avion et Sky Taxi et accordé une garantie de 135.000€ pour ouvrir la ligne. Nous envisagions un taux de remplissage de 40% or pour les 28 vols allers et retours entre le 12 juin et le 14 septembre, la fréquentation moyenne a été de 63,48% soit 21 places occupées sur 33 offertes » se félicitent les élus.
« Pour l’anecdote le vol du 17 août au départ de Châteauroux a affiché complet. On nous a même demandé pourquoi nous ne rouvrions pas la ligne pendant les vacances scolaires, prolonge Mark Bottemine. Un certain nombre de parents ou grands-parents profitent de cette liaison pour faire voyager seuls des jeunes enfants en toute sécurité.»
Châteauroux-Ajaccio ne faiblit pas
La ligne Châteauroux-Ajaccio est rodée depuis longtemps, mais justement, le risque pouvait venir d’une saturation de la clientèle. Il n’en est rien puisque les vols sont pleins à 86% (grâce à un circuit entre Ajaccio, Angoulême et Châteauroux). Cette ligne ne coûte rien au contribuable puisque c’est un affréteur privé qui gère cette desserte et que même au lancement de la liaison la garantie demandée au Conseil Régional n’a jamais été utilisée.
Châteauroux l’Europe?
Le projet de Dominique Roullet et Mark Bottemine c’est d’assurer des liaisons entre Châteauroux et l’Europe via l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. «L’idée c’est d’émettre un billet unique  et de permettre aux clients de se poser en transit à Lyon sans avoir à se préoccuper de leurs bagages transfèrés automatiquement sur leur second vol .» L’atout de Châteauroux c’est la facilité d’accès, le parking gratuit et surveillé et la disponibilité du personnel de l’aéroport. Un aéroport à échelle humaine. L’autre rêve de Mark Bottemine c’est une liaison Châteauroux Londres-City, un aéroport au coeur de Londres.
Le fret se mesure en chiffre d’affaires
Les critiques concernant la gestion « calamiteuse» de l’aéroport par Gil Avérous ont choqué Dominique Roullet et Mark Bottemine.  «Qu’on nous critique sur nos choix lorsqu’on est adversaire politique, ça fait partie du jeu politique, mais parler de gestion calamiteuse c’est s’en prendre à la conscience professionnelle du personnel de l’aéroport et ça n’est pas acceptable. L’aéroport était en positif au terme de l’exercice 2014, nous sommes partis pour faire aussi bien en 2015. Par ailleurs, se baser sur le tonnage du fret pour évaluer l’activité de l’aéroport c’est oublier que le transport aérien concerne des produits à forte valeur ajoutée, ce n’est donc pas le poids qui compte, mais le chiffre d’affaires.
Et la tour de contrôle ?
Nous nous étions fait l’écho dans notre précédent numéro, de la passe d’arme entre la droite et la gauche à propos du hangar géant. Le promoteur privé s’est désengagé et c’est finalement la Région qui sera financeur et maitre d’ouvrage du futur hangar. « ll ne manque plus que la signature du président, précise Mark Bottemine pour lancer le chantier. C’est la SETEC qui a été retenue pour démarrer les travaux de décapage du sol. En ce qui concerne la tour de contrôle c’est un chantier assez simple. Tout l’électronique reste dans l’ancienne tour. »
P.B.