Samedi 12 mai, l’équipe de basket de Blois s’est imposée face à Saint-Chamond. Score : 86-62. Un titre de champion de pro B qui donne la permission aux joueurs blésois de basketter dans la catégorie pro A, dite « Jeep Elite ». C’est-à-dire en première division, la saison à venir, si le ministère des sports le veut bien. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, elle induit une pêche aux financements.
Depuis le mois de mai, le président de l’ADA Blois Basket 41, Paul Seignolle, vit selon ses propres mots, « un conte de fées ». Oui, mais voilà, le féérique en « Jeep Elite » affiche un prix de grosse cylindrée. Précisément, 800 000 euros dans le cas présent. Une somme supplémentaire qui s’ajoute au budget actuel de l’ADA chiffré à 2, 245 m€. Un « petit Poucet » toujours selon Paul Seignolle, face à certains clubs comme Strasbourg qui devrait atteindre les 10 M€ en 2019. Mais petit rime avec costaud. Une enveloppe de 800 000 euros, écrivions-nous, alimentée grâce à des partenaires privés à attirer, avec une moitié (400 000 € donc) assumée par les collectivités. Comment ? Quelle répartition ? Marc Gricourt, maire de Blois et premier vice-président du Conseil régional, Christophe Degruelle, président de la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys, Nicolas Perruchot, président du Conseil départemental, et Mohamed Moulay, vice-président régional délégué aux sports, sont incapables de répondre en l’état à cette question, ledit budget n’étant pas encore clos. Il faudra de toute façon passer à la caisse face à une victoire qui est passée de boutade à réalité, tout ça dans un climat économique contraint. « Le contexte n’est jamais bon, le plus difficile est la contractualisation avec l’Etat et puis, le département du Loir-et-Cher est sans métropole, ce qui est toujours difficile, mais on va soutenir le club, » a déclaré Nicolas Perruchot, le visage quelque peu fermé. « On assume ! Agglopolys pourrait permettre des recettes commerciales, » a ajouté un Christophe Degruelle enthousiaste. « Les jeunes du centre de formation pourraient venir s’entraîner au Jeu de Paume, on pourrait mettre des salons de réception à disposition, etc. » Tout semble aller pour le mieux alors, mais… la question devait être posée : en sus des euros à apporter au moulin, l’espace « limité » de la salle du Jeu de Paume, soit 2 525 places (il en faudrait 5 000 du fait de ce nouveau classement) ne représente-t-elle pas également un frein ? Christophe Degruelle, là encore, s’est montré emphatiquement optimiste. « Ça permet une ambiance extra ! Non, mais sérieusement, je n’ai aucun état d’âme à dire cela. Le Jeu de Paume est un équipement qui va vivre 50 ans et la perte de l’effet chaudron de l’ancien Palais de Sports n’est plus un débat. A chaque match, nous avons un bon public, un public chaleureux, ils sont à chaque fois 2200-2300. 4 000 ? Non, la jauge actuelle est adéquate. » Tout roule comme un ballon de basket alors, ou presque… Car beaucoup d’inconnues demeurent, et notamment la décision du ministère de sports de valider (ou pas) le centre de formation blésois.
Même si l’entraîneur est déjà choisi ; il s’agit de Philippe Sudre, un profil de formateur notamment passé par Le Mans, Strasbourg, Dijon ou encore Monaco. « Tampon ou pas, notre but est de former de bons joueurs dont certains prometteurs pourraient partir aux Etats-Unis, » a insisté Paul Seignolle. « Pas question non plus de jouer avec les impôts pour faire jouer des mercenaires ! » Autant rester fair-play…
Emilie Rencien