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À un an des municipales, Jeanny Lorgeoux assume

À la mairie (crédit photo É. Rencien).

Pas de faux semblant, pas d’atermoiement, pas de lassitude, le maire de Romorantin-Lanthenay, Jeanny Lorgeoux n’entre pas dans la catégorie des maires fatigués par leur fonction. À un peu plus d’un an avant les prochaines échéances municipales, il a effectué pour le Petit Solognot un retour sur son mandat actuel. Certes, la crinière est devenue plus grise mais le lion qui sommeille en lui est encore capable de rugir et de donner des coups de griffes acérées.

Difficile de croire que Jeanny Lorgeoux ne se représenterait pas pour prolonger son bail trentenaire dans la mairie de la capitale de la Sologne pour un sextennat supplémentaire. L ‘élu solognot comprendrait mal que l’on puisse lui faire grief de sa gestion passée. Alors pour l’avenir… Fiscalité très maîtrisée, développement économique parfaitement amorcé, les voyants sont au vert. Le maire de Romorantin l’assure les charges des ménages, en imposition locale, n’ont pas augmenté depuis les années 90. Pourtant les apports au budget ont bien évolué. «  La dotation de l’État c’est une baisse de 5 % soit 500 000 €. Dans le même temps, nous n’avons pas augmenté l’impôt local… et c’est comme cela depuis 27 ans ! Nous avons un taux d’endettement, autour de 560€,  qui se situe environ à la moitié de celui enregistré pour les villes de notre strate de population. C’est la preuve d’une gestion saine et rigoureuse. » estime-t-il avant d’expliquer que Romorantin est redevenu un maillon important de l’économie du Loir-et-Cher.

Après avoir rangé, non pas aux oubliettes, mais au musée, le séisme de la fermeture de Matra, la capitale de la Sologne est, selon lui, dans une pente ascendante. «  Matra, avec tous ses points positifs, fait désormais partie du riche passé de la ville. Les anciens s’en souviennent. Les jeunes connaissent mais n’en font plus la référence. C’est maintenant dans l’histoire de la commune. D’ailleurs, le traumatisme est derrière nous puisque nous avons brisé la spirale descendante pour recréer un cercle vertueux de la croissance. Nous sommes à 18 800 habitants (en double compte). Nous  n’avons pas de classe qui ferme, ni en élémentaire, ni en secondaire… On peut même considérer que nous sommes l’épicentre de l’économie de la région avec une croissance ascensionnelle ! » Une sensation d’évolution qui est validée par le cas de l’usine Caillau et son regain de santé :  « Le pari Caillau est emblématique de la croissance de Romorantin. La réussite de ce projet c’est une union sacrée pour le boulot, syndicats inclus. C’est un ensemble de qualités qui se sont additionnées.  À la fin chacun en tire des bénéfices. »

Routes, PLU, fibre, des dossiers chauds mais…

Il explique aussi que ce n’est pas pour autant que l’argent coule à flot dans les rues et routes romorantinaises, même si certaines ont besoin d’être remises en état. «  Il faut 1 million d’euros pour 1 km de route … quand on doit faire avec un budget d’investissement de 8 millions, c’est une question de gestion évidente. Le problème est de faire une bonne adéquation entre l’effort et le coût engendré. C’est une problématique qui n’est pas seulement la nôtre d’ailleurs ! Avec un emprunt de 3 millions, pour fin 2019, nous allons travailler sur 3 axes principaux, les routes de Veillens, Gy et Selles-sur-Cher.  Il faut aussi se souvenir que 22 km du réseau sur Romorantin proviennent d’ex-départementales qui dépendent toujours du Conseil Départemental. » tient-il à préciser sur ce chapitre épineux. Une manière de prévenir que le goudron, c’est sans les plumes et sur les voies exclusivement.

Autre sujet qui aurait pu fâcher, le Plan Local d’Urbanisme (PLU). Dans un souci d’économie, l’État a souhaité restreindre les périmètres « habitables » des communes. Pour l’édile solognot, le dossier est en cours et devrait aboutir avant le début de l’été même si la tâche n’était pas aussi aisée que cela. « Après un an et demi de travail, et d’aller-retour avec les services de l’administration, nous sommes parvenus à réduire, à la demande de l’État, de 100 hectares, l’aire désormais constructible. Cela s’est fait en concertation, avec beaucoup d’explications. Cela impacte plus la périphérie mais la zone était très étendue par ailleurs. Je crois que nous avons réussi la ville à la campagne et que l’art de vivre solognot est toujours aussi présent. »

Une zone plus réduite qui n’impacte pas le déploiement de la fibre dans l’aire romorantinaise. « Nous avons bien avancé dans le projet. Si tout va bien, nous aurons terminé en 2020. Nous aurons la fibre partout. À ce sujet, il convient de souligner le travail du Président du Conseil Départemental Nicolas Perruchot qui a su renégocier ce déploiement avec TDF. »

Grand débat à Sud Expo

En marge de l’Acte XI des gilets jaunes qui n’a pas fait le plein, mais s’est déroulé sans incident, dans la capitale de la Sologne voilà deux semaines, Jeanny Lorgeoux avait reçu des non-représentants du mouvement, « deux femmes, un homme », et avait laissé entendre qu’il souhaitait leur donner la parole, au-delà des cahiers de doléances pourtant ouverts en mairie. Ce sera chose faite à la fin du mois. « Après avoir rencontré et écouté des représentants des gilets jaunes sur Romorantin. Nous n’avons recueilli que 17 inscriptions sur les cahiers de doléances. Il fallait aller plus loin… Sur le site de Sud-Expo, le 26 février prochain, après les vacances scolaires pour ne pas pénaliser les débats, nous mettrons en place quatre tables rondes sur des sujets différents. À partir de 18 heures. » Afin de ne pas « polluer les débats », le premier magistrat romorantinais lancera les travaux avant de s’éclipser de la soirée…

Les mauvaises langues en seront pour leurs frais, en ce qui concerne la vie politique locale, il faudra attendre encore un peu !

 

Fabrice Simoes