1, 2, 3, 4… candidats. Quatre personnalités, quatre styles. Comme l’aura une énième fois démontré le conseil municipal du 8 juin. Le suspense est son comble depuis l’arrêt démocratique le 15 mars, Covid-19 oblige. Le futur maire de Romorantin se cache en tout état de cause parmi ceux-là.
Jeanny Lorgeoux, élu depuis 1985 à la mairie de Romorantin, avec sagacité dans la durée, rempilera-t-il pour un septième mandat cette année 2020 ? Peut-être ben que oui, peut-être ben que non. Il conviendra de tenir compte de la « vox populi » et des bulletins des citoyens jetés le 28 juin dans l’urne qui scelle les destins électifs. Nous nous souviendrons au passage du scrutin sénatorial de 2017 où tout devait tellement être écrit d’avance que la chute fut d’autant plus douloureusement accrue pour un édile, ex-éléphant, qui pourtant s’élançait fièrement « en marche », fortement aidé dans ce limogeage par ses amis-ennemis prêts à l’envoyer sur leurs roses et à savonner la planche de l’intéressé juste avant le sommet. Par conséquent, ne jamais compter ses poussins avant qu’ils ne soient éclos, ni non plus apprendre la course à un guépard qui s’avère à en croire le poète L’Anselme, “un spectacle inoubliable mais fort rare car, généralement, on court devant.” Aussi, d’après la chansonnette, on écrit sur les murs des noms et des visages pour les jours à venir, mais lequel ? Un copié-collé ou bien un logiciel modifié ? Jeanny Lorgeoux (SE), ou bien Louis de Redon (Modem), Didier Guénin (PS), Raphaël Hougnon (LR) ? Le scrutin risque d’être tendu, la palabre l’est déjà publiquement, mais ici, rien de neuf sous le soleil de la capitale de la Sologne. Le 8 juin, le conseil municipal s’est révélé, sans surprise, un show et ce dernier prenait même encore davantage sens que d’ordinaire, déplacé en respect des règles sanitaires en vigueur de l’Hôtel de ville vers la Pyramide, salle … de spectacles. La rhétorique corrosive est allée bon train, entre tirades à la Cyrano de Bergerac et morales à La Fontaine. « Monsieur, je ne suis pas un César solitaire, vous racontez n’importe quoi… ». «Monsieur, à mon tour, ne sombrons pas dans la caricature, sans attaque personnelle car moi, je vous respecte et je n’ai pas ri… ». « Messieurs, de grâce, ces polémiques sont stériles. La vraie question pour le marié est de rendre la mariée heureuse… ». Et caetera, etc. Il ne manquait que la barbe à papa et autres sucreries régressives pour faire couler ces débats acidulés qui auront particulièrement ciblé ce lundi-là, un homme au centre estampillé démocrate visiblement à dégommer. C’est le jeu politique, ma pauvre Lucette, et la presse finit par ne plus s’émouvoir ni plaindre, mais tout en s’amusant toujours beaucoup face à cet allègre cirque en mode partis ping-pong. Néanmoins, la pièce vire à l’orage théâtral lorsque certains esprits naviguant à la barre de droite républicaine dévient subrepticement de leur papegai pour ajuster leur ligne de mire vers les médias. Ils et elles jugent sans doute brillant de nous gratifier d’un surnom de « journalistes en carton ». Attention, le bristol ou post-it n’est pas toujours situé à l’endroit estimé.
Émilie Rencien
♠ Qui soutient qui ?