Coronavirus ou pas, comme le souligne l’adage, il y a les beaux parleurs et il y a les faiseurs. L’Atelier Numérique, justement, n’a en ce moment pas le temps de palabrer. Ses petites mains s’activent depuis la fin du mois de mars pour équiper la population locale et garantir sa santé pendant une période sanitairement compliquée.
Les chiffres donnent le tournis mais il s’agit d’une ronde bienveillante face à l’agressivité du Covid-19 : sur Romorantin, 60 visières pour la mairie, 40 pour Emmaüs, 30 pour la mission locale; 20 pour l’entreprise Alser, 22 pour Terres de Loire Habitat, 23 pour la Majo (Éthic Étapes), mais aussi, pour le centre médical du Mail, les kinés, podologues, coiffeurs, artisans… Sans oublier 50 autres pour le château de Cheverny. Au 8 mai, pour résumer, 769 visières distribuées, et plus de 1 200 fabriquées par l’Atelier Numérique de Romorantin. Comme énoncé en préambule, ce dernier ne chôme pas. Et derrière ces nombres, se cachent des noms, familiers pour les habitués de l’Atelier Numérique : le président Franck Pichon, la secrétaire Katia Foltier… ainsi que 17 bénévoles aux prénoms et âges divers et variés, adhérents ou non. Tous et toutes ne conservent pas leurs pieds dans le même sabot ce printemps 2020. Les cours sur écrans ont été arrêtés, les claviers ont été remisés… Quoique : ils demeurent mobilisés mais pour ce temps, ils ne servent pas à partager des connaissances informatiques ou à tester un logiciel. Cette fois, ils permettent d’activer la touche « visières » et d’accompagner des imprimantes 3D dans un ballet incessant depuis des semaines. Plus exactement, depuis la fin du mois de mars. Cette fois, le chantier est lancé afin qu’il n’existe pas de fracture, non pas numérique mais covidique; pour que chacun puisse s’équiper selon l’usage de rigueur dans l’espace public à l’heure du déconfinement survenue hier, 11 mai. « Nous avons répondu à l’opération « une visière pour une vie, » une initiative armée-nation sur l’idée de l’entreprise Services-360, avec le concours de la Délégation militaire départementale (DMD) de Loir-et-Cher notamment, détaille Franck Pichon. Le masque, c’est bien mais pour être complet, il faut l’associer à une visière pour protéger les yeux d’éventuels postillons. Nos imprimantes, près d’une quinzaine, tournent H24 depuis fin mars ! Nous avons cogité avec les bénévoles sur les améliorations à apporter au modèle de visière pour supprimer certaines galères au montage et surtout pour gagner du temps de production. C’est une vraie organisation et émulation collective ! Nous avons ainsi été capables de satisfaire plus de 800 commandes à ce jour. Une deuxième vague va arriver (en toute sécurité celle-ci, ndrl) et ce sont encore des milliers de visières que nous projetons de fabriquer, d’assembler puis de livrer. »
Le virus n’a pas cessé d’exister, la solidarité ne s’arrête pas non plus
Les petits ruisseaux nourrissent les grandes rivières, cela aussi est fort connu : le but de l’aventure collective est de fournir localement des visières, de fabrication artisanale, à celles et ceux dont le métier implique une proximité avec le public, prioritairement aux soignants (personnel médical et paramédical des Hôpitaux, des Ehpad, de l’ADMR, de toutes les structures de soins…). Ce qui pourrait ralentir quelque peu cet élan solidaire à effet domino ce mois de mai ? La matière première (le plexiglass dans le cas présent) vient à manquer et se fait attendre, bien que commandée. L’Atelier Numérique dispose encore de stocks, la production tourne encore mais histoire d’anticiper, quiconque peut donc se manifester et apporter un coup de pouce, même à distance. Les bonnes volontés peuvent de ce pas se manifester grâce aux coordonnées indiquées ci-après.
É.R.
Pour tout besoin d’équipement, tout don de matières premières, ou autres questions : L’Atelier Numérique, Bat. L’Atelier, 3 rue Jean-Monnet, 41200 Romorantin-Lanthenay.
contact@anr.adeti.org / 06 61 95 38 65.
Sur Facebook : https://www.facebook.com/AtelierNumeriqueRomorantin/
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