Quatrième nuit du polar… et quatrième succès. Pour un public souvent jeune la «Nuit du Polar» est un rendez-vous obligé.
Pourquoi six cents personnes enthousiastes parcourent-elles, un samedi soir, les rues de Châteauroux, qu’il vente qu’il pleuve… ou qu’il fasse beau comme en cette soirée du 14 octobre ? Pour dénouer une énigme absconse et rapporter victorieusement la bonne réponse au couvent des Cordeliers. Car il n’y a rien à gagner à se perdre dans les rues de Châteauroux, à s’arracher les cheveux face à des rébus tordus où à trouver très vite que l’on n’a pas mis les bonnes chaussures. Rien, sinon la reconnaissance des organisateurs… et quelques bons fous rires.
Le tricorne était de sortie, tout comme les cocardes pour tenter d’identifier qui avait eu la peau de Sergeï Tavlavoska, le célèbre metteur en scène spécialiste de l’Empire, venu lancer le grand jeu historique attendu… et dont on ne saura jamais rien puisque du coup le jeu s’est transformé en enquête policière sur les traces de quatre tueurs potentiels. Les joueurs ont croisé des policiers, des diseuses de bonne aventure, des journalistes évidemment, des palefreniers guettant un hypothétique troupeau de chevaux pour le tournage d’un film dont une scène attendait les joueurs dans la cour du musée Bertrand.
Finalement 80% des participants sont tombés d’accord avec le tribunal (rappel de l’hilarant «Tribunal des flagrant délires» de France Inter) pour reconnaître Rose Pringent coupable du meurtre. Ils ont écouté un peu de musique sous le cloître, bu une bière et sont rentrés reposer des jambes bien fatiguées par deux heures et demie de déambulation… Et ils reviendront l’année prochaine. Voilà comment les membres de la maison d’édition associative La Bouinotte parviennent à faire bouger leur ville. Sans moyens exceptionnels, mais avec des heures de travail préparatoire. Un modèle envié par bien des villes des environs. La même opération a été tentée à Limoges, elle a rassemblé quarante cinq joueurs.
Ce grand jeu de nuit est la conclusion d’un salon du polar où se retrouvent les auteurs castelroussins de la collection black Berry et des confrères venus de toute la région, voire des auteurs nationaux. Cette année Eric Yung, Pierre Pouchairet et Michel Neyret ont parfaitement joué leur rôle de locomotives du salon en animant les différentes conférences et en attirant les amateurs de polars dans le hall d’Equinoxe tout l’après-midi. Les enfants n’avaient pas été oubliés puisqu’une mini enquête leur était réservée, dans les locaux de la médiathèque voisine. Un programme grand public qui explique sans doute l’engouement familial autour de la littérature policière.
P.B.