À Chaumont, vendredi rime avec paradis, et les autres jours aussi


Le domaine régional invite chaque année petits et grands à s’évader au milieu de créations végétales toutes plus éblouissantes les unes que les autres. En 2019, cela va plus loin car c’est carrément paradisiaque.
En mots et en images, des « Jardins de paradis ». La thématique de cette 28e édition égrène un peu (voire beaucoup) de douceur dans ce monde de brutes. La directrice du domaine de Chaumont-sur-Loire, Chantal Colleu-Dumond, confirme la tonalité de ce choix. « Dans un monde tourmenté, j’ai souhaité offrir au public un zeste d’ailleurs et une grande dose de rêve. » Et la recette fonctionne car c’est comme la mélodie du bonheur qui est jouée une fois encore dans les allées du festival des jardins de Chaumont que l’on parcourt d’un pas allègre, se libérant le temps d’une parenthèse enchantée du poids parfois pesant du quotidien. Ce paradis permet même des retrouvailles avec l’artiste paysagiste de renom, Bernard Lassus, avec lequel nous avions plaisir à converser la saison passée in situ, avant de garder un contact épistolaire. Plaisir renouvelé en découvrant son conservatoire des jardins, théâtre de verdure très coloré, nous adorons la couleur et de surcroît le bleu, et cela tombe bien car Bernard Lassus régale nos pupilles d’un camaïeu de ce dernier coloris dans lequel nous aurions quasiment envie de plonger. Autre coup de cœur, le couloir de la mort. Si, si, vous avez bien lu, nous l’avons emprunté et nous en sommes revenus ! Ce jardin, à l’entrée au rideau noir, procure une expérience saisissante, un air de Champs d’Ialou. Mais chut ! Nous n’en disons pas davantage pour ne pas « spoiler » votre visite dans cet Eden. Il y a également cette fascinante déclinaison de l’amour (Agapé érotique, passion, amitié, etc.) signée Pierre-Alexandre Risser; les renversantes brouettes, ode à la réalité du jardinier aux pieds bien sur terre, de Dominique Henry et Karine Stoklosa ; ou encore l’écho au conte philosophique « Candide ou l’optimisme » de Voltaire par des étudiants et enseignants d’Agrocampus Ouest. Et bien plus d’œuvres à découvrir par vous-même une fois sur place. Un ensemble tout en poésie, et si ça, ce n’est pas le paradis…
Émilie Rencien