Cinq mois de travaux ont permis de rénover la liaison ferroviaire entre Châteauroux et Buzançais. Inaugurée en grande pompe la liaison pourrait être prolongée jusqu’à Loches.
On avait fermé le trajet Buzançais-Loches entre Châteauroux et Buzançais les convois roulaient à 15 à l’heure sur des traverses hors d’usage. ça sentait le sapin pour la petite ligne a voie unique qui relie, en fait, Châteauroux à Tours et permet d’évacuer les céréales produites en Champagne Berrichonne sans encombrer le réseau routier. Et puis, miracle, la prise de conscience des élus a interrompu le processus. Cinq mois de travaux et 6,64M€ plus tard, les trains recommencent à siffler en entrant en gare de Buzançais.
Les élus et dirigeants de la SNCF ont célébré cette bataille du rail gagnée le 8 avril en proclamant en choeur que défense de l’environnement, développement économique et dynamisation de l’espace rural passent par le développement du transport ferrovaire. Cette fois ça n’avait rien d’un voeu pieux puisque l’Europe, l’Etat, la Région et la SNCF Réseau en ont été le maître d’ouvrage.
Maire de Buzançais, Régis Blanchet a rappelé que la réouverture de la voie, c’était 2800 poids lourds en moins sur la nationale. François Bonnaud, président de la région Centre a reconnu que l’étape du tour routier avait provoqué un manque d’entretien des lignes et qu’il y avait vingt-ans de retard à rattraper. Le député Européen, Jean-Paul Denanot a prêché lui aussi pour que le développement économique et agricole passe par le rail. Enfin Alain Espinasse, le préfet de l’Indre s’est félicité que les travaux, comme les trains arrivent parfois à l’heure et assuré qu’il se penchait désormais sur le financement du tronçon Buzançais-Loches.
6 400 traverses neuves
Pour rénover vingt-cinq kilomètres de voie ferrée prenez 22 000 tonnes de ballast, 6 400 traverses et 500 mètres de rail. Munissez vous aussi de trois ponts métalliques et d’une belle énergie. En cinq mois vous aurez rehaussé l’ensemble de la ligne de 15 cm, supprimé les rails endommagés, fermé en prime trois passages à niveau en pleins champs et diminué par deux le temps de transport de votre chargement. Du grain généralement. Entre Châteauroux et Buzançais les convois roulent désormais à 30 km/h. Cent trains empruntent chaque année cette voie et transportent 120 000 tonnes de céréales d’où le calcul de Régis Blanchet sur le transfert route-rail.
Avec ce gros chantier – à l’échelle régionale puisque le représentant de la SNCF a rappelé qu’un tel chantier représentait le millième des travaux effectués au niveau national – c’est bien un nouveau cap qui est pris, dont témoigne la mobilisation des élus. A quand une liaison voyageurs rétablie par le rail entre Châteauroux et Tours via Buzançais ? Ne rêvons pas.
P.B.