Au terme de son premier mandat de maire adjoint, le responsable qualité de MBDA brûle la politesse à Alain Tanton. Tohu-bohu à droite.
«Serge Lepeltier a donné sa chance à Alain Tanton qui ne l’a pas saisie», assure Pascal Blanc, «Serge Lepeltier m’avait dit voici un an que je ne serai jamais maire de Bourges», affirme Alain Tanton, «les sondages que je possède indiquent qu’Alain Tanton ne pouvait pas gagner cette élection», assène le maire sortant. En tout cas deux listes de droite revendiquent à ce jour l’héritage de Serge Lepeltier.
Il est 20 h 30, le 19 septembre. La salle de réunion du Palais d’Auron est trop petite pour accueillir tous les militants UMP et UDI venus participer au lancement de la campagne d’Alain Tanton et Véronique Fenoll. A la tribune Yves Fromion tonne «Quand on se fait arbitrer à Paris c’est le degré zéro de la démocratie.» Pour le patron de l’UMP, l’évidence est derrière lui : 23 conseillers municipaux et maires adjoints se sont rangés aux côtés de Véronique Fenoll, maire adjoint et conseillère régionale UMP et Alain Tanton, premier maire adjoint et président de Bourges plus, la communauté d’agglomération… contre la manoeuvre suicidaire de Serge Lepeltier qui aurait imposé aux instances nationales le nom de son successeur. «Voici un an que Serge Lepeltier m’a assuré que je ne serai pas maire de Bourges», affirme Alain Tanton, au sortir de la réunion. L’avocat ne sera effectivement pas maire.
A ses côtés la blonde bretonne Véronique Fenoll affiche une détermination sans faille. Véronique, candidate au poste de maire et Alain à celui de président de Bourges plus, ont lancé, à deux voix les thèmes de leur campagne : une ville rayonnante, solidaire, humaniste. Leurs supporteurs auront trois réunions de travail pour nourrir le projet de leurs propositions.
Quelques jours plus tard Pascal Blanc totalise près de deux cents personnes pour sa première réunion publique, plus jeunes que le public de l’UMP. A 54 ans (il est né dans l’Allier comme un certain Serge Lepeltier), le responsable qualité de MBDA, marié, père de deux enfants, berruyer depuis 1987 est un fonceur, et un homme de terrain. Président du Bourges AC, il fut notamment l’organisateur des foulées de Bourges, il a pris tout le monde de vitesse en présentant sa candidature le 13 avril.
Entre les deux candidats issus de ses rangs, l’UDI national a tranché. Pascal Blanc, radical, comme Serge Lepeltier, a été préféré à Alain Tanton. (Rassemblement des centres, ex Modem). L’UMP a fait le choix contraire, apportant son soutien à Alain Tanton.
Les relations entre Serge Lepeltier et Yves Fromion, député maire UMP d’Aubigny sur Nere n’ont jamais été harmonieuses. De plus Alain Tanton et Véronique Fenoll ont été Les suppléants du député.
Le duo de candidats à la mairie de Bourges et à la présidence de Bourges plus sera-t-il plus efficace que l’héritier désigné ? «Avant de se partager les postes, tempère Pascal Blanc, il faut gagner l’élection». Moins entouré que ses rivaux il a le soutien du maire et de la logistique municipale.
Le Front National, qui n’a jamais opposé de liste à Serge Lepeltier, n’est pas encore
sorti de son silence.
Pierre Belsoeur