Du pain, des congés et des Jeux


Au moment où, le rythme de l’actualité se détendant, votre journal préféré va prendre un peu de vacances en cette fin juillet pour revenir frais, dispos et reposé après le 15 août, force est de constater que cette pause estivale s’avère particulièrement méritée cette année pour le commun des mortels dans son entièreté, tant ce cru 2024 se montre agité. Qu’il s’agisse du passage du Tour de France à Romorantin, du relais de la flamme olympique en Loir-et-Cher, ou encore du concert gratuit de Christophe Willem à Blois, les sourires sur les visages, bien que momentanés, faisaient ainsi plaisir à voir. Qu’on aime ou non le sport, la variété, etc., chacun(e) saisit quand ils surviennent, ces moments heureux suspendus, dans un contexte tourmenté, favorisant ici et là, parfois, le repli sur soi.
Même les plongeons en combinaison, dans une Seine il paraît assainie, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, en deviennent quasi, dans un contexte qui rit peu, des instants divertissants. Enfin, si nous évitons de trop penser au comique de situation généré. Même les rémunérations (ac)cumulées et avantages liés de retraité politisé et désormais, de nouvel élu député de Corrèze, suite aux récentes élections législatives inopinées, qui tombent dans l’escarcelle de l’ancien Président de la République, François Hollande, bien loin des fins de mois difficiles, parviennent à être mises de côté. Enfin, après VGE, il figurera peut-être incessamment, à son tour, parmi ceux qui nous auront coûté le plus cher… Parenthèse pécuniaire refermée, une poignée de titres de presse nationaux contrebalance, invitant une humeur de souvenir rigolo : “il revient, il pleut” ! Si le scooter “Gayet” a été vendu aux enchères, les gardes du corps Hollandais ont dû ressortir le stock de parapluies qui ne quittait jamais ce chef de l’État à l’époque de ses déplacements élyséens en Centre-Val de Loire et Navarre. Le quidam comprendra mieux maintenant le pourquoi du comment des semaines et mois incessants de précipitations ajoutant à la grise mine générale. C’était donc ça ! Mais reconnaissons que c’est plus smiley, mignonnet que l’ex patron Trump du pays de l’oncle Sam visé par une tentative d’assassinat, et frôlant de peu le trépas, un bout d’oreille seulement en moins.
Dans notre pays des Lumières qui vacillent de temps à autre, le divertissement proposé cet été est moins armé, plus léger : la récréation des jouets de compétition olympique et paralympique de Paris 2024, qui débutera depuis le temps qu’on en parle le 26 juillet, offrira assurément une parenthèse “panem et circenses”. Du pain mais surtout des Jeux donc, qui permettront de cacher la morosité, de ressusciter ces rares périodes d’unité nationale et de lien social qui présentent de plus en plus une fâcheuse tendance à s’étioler. Avant une rentrée, politique et économique, qui va sans doute fortement tanguer. Ou pas : la présidente de l’Assemblée nationale, Braun-Pivet, par exemple, rempile, et du drama, pour au final, tout ça pour ça, sans drôlerie ni aubade ni changement d’un iota.
Mais exit dans l’immédiat tristesses, pensées Hugoesques d’ « été qui s’en fuit, d’ami qui part », maire agressé à Monthou-sur-Cher, médecins soupçonnés d’agressions sexuelles à Vendôme, comportements aussi sexuellement déplacés de l’Abbé Pierre dévoilés sur sa tombe… dans une société oscillant entre parole libérée et aspérités violentes, dérangeantes. Non, quand tout décidément semble s’enrayer, bienvenue plutôt à une valeur assurée que personne ne peut encore ôter : place aux sandales, Mojito, maillots, tranches de soja grillé, barbecues et autres doux parfums des belles journées. Avec ou sans body summer, avec ou sans feux d’artifice. Aujourd’hui plus qu’hier, un intervalle de farniente à chérir. Un court été où c’est permis : pourquoi pas, écrire un texte de chanson pour le concours de Patrick Fiori, un premier roman ou un cahier des charges pour la nouvelle d’un lecteur ami. Cuisiner et remplir des grilles de mots croisés. Ou juste buller sur une plage de la Côte d’Azur. S’adonner à une séance de yoga-Pilates dans son jardin. Etc.
S’il existe bien une autre chose qui reste certaine dans ce monde tempétueux, chères lectrices, chers lecteurs, c’est que nous nous retrouverons dans ces pages pour notre part dès le 22 août ! Bonnes vacances à toutes et tous, petits comme grands. Avant de nouveaux chapitres d’actualités davantage gais, c’est à souhaiter.

Émilie Rencien