Après Colmar et Strasbourg, et avant peut-être le Sud-Ouest, la cérémonie du guide Michelin 2024, primant les restaurateurs (et restauratrices) étoilés, s’est tenue à Tours, en Indre-et-Loire, le 18 mars. Autour de l’évènement, beaucoup d’évènements pour les chefs, élus et journalistes, dont une soirée de prestige la veille, le 17 mars, dans les murs du château de François Ier. Replay.
Le guide Michelin, également surnommé guide rouge, est un livre sous forme d’annuaire gastronomique, hôtelier et touristique, récompensant et référençant selon cinq critères bien précis le travail des restaurants de France et de Navarre. Il a été lancé au début du xxe siècle par la société des pneumatiques Michelin, qui l’offrait justement pour tout achat de pneus… dans le but subliminal d’user ceux-là ensuite, puisque ce support publicitaire, à ses débuts, regorgeait d‘informations (médecins, mécaniciens, carte routière puis hôtels, etc.). Les frères André et Édouard Michelin l’éditaient et le revendiquaient en ornant donc sa couverture du célèbre Bibendum. Des siècles plus tard, un 17 mars, à Tours, un jour avant la remise des 62 étoiles 2024 par le directeur d’un ouvrage qui a bien évolué, Gwendal Poullennec, le voyage a débuté, non pas sur des enveloppes en caoutchouc de roues d’automobiles mais sur des rails. Préférez le train, c’est un fait, mais de là à embarquer plus de 600 convives dans des wagons un dimanche soir, il faut bien reconnaître un acte très hardi de la part de la terre d’accueil, la région Centre-Val de Loire ! L’audace a qui plus est payé car non seulement, le train parti de Tours est arrivé à bon port sans retard ni accident jusqu’à la gare de Blois-Chambord (où on ne voit pas de château à la descente, contrairement aux conversations pendant le voyage…), mais en sus, la SNCF avait joué le jeu en acceptant de modifier l’un de ses écrans sur le quai en insérant un intitulé sur lequel on pouvait lire “Train spécial des étoilés” ! La route jusqu’au vrai lieu d’implantation du château, c’est-à-dire la commune de Chambord, sise à 30 minutes de Blois environ, s’est ensuite effectuée le 17 mars en fin de journée, en bus régionaux “Rémi” (pas moins de sept), le tout escorté s’il-vous-plaît par des motards des forces de l’ordre. Inédit aussi, avec classe. De quoi se croire dans la peau d’une personnalité politique, ministre ou autre ! À l’arrivée, le préfet de Loir-et-Cher, Xavier Pelletier, nous aura indiqué un principe de précaution et de sécurité dans un contexte de tensions agricoles, du fait de la présence, notamment, parmi les invités (*), au château, du ministre loir-et-chérien de l’agriculture, Marc Fesneau. Passés ces détails logistiques, qu’il y avait-il au menu ce soir-là ? Pour une fois, les chefs étoilés, dont des locaux et nationaux (le parisien Frédéric Anton ou encore le varois Fabien Ferré, trois macarons d’un coup !), et même la pâtissière Nina Métayer, se sont mis les pieds sous la table et ont été servis par des jeunes gens issus de divers établissements d’enseignement et d’apprentissage de la région (lycée hôtelier de Blois, lycées viticoles d’Amboise et de Fondettes, lycée horticole de Blois, CFA de Chartres, Ifa de Bourges, Cité de la formation de Tours Loire Valley, etc.), appliqués et plutôt à l’aise, en dépit de la pression d’un tel dîner, épaulés pendant plusieurs jours en amont par le chef blésois doublement étoilé Christophe Hay et ses équipes de “Fleur de Loire”. Ils et elles ont ainsi eu la chance de déguster : amuse-bouches (tartelette aux rillons de Touraine, panisse aux pois chiche de Beauce, etc.); ventrèche de silure de Loire fumé, chou blanc, amarante du Berry; poulette de Racan “Charles Barrier” (accompagné de pâtes fraîches et de vinaigre de framboise orléanais Martin-Pouret, selon la recette du chef tourangeau renommé disparu, père de Catherine Barrier qui possède une agence de conseils et de communication spécialisée en gastronomie, à Tours); dessert “comme une tarte Tatin”; petits fours sucrés avec café (biscuit sucrine du Berry et noix, sablé vanille et poire tapée, etc.) … Un festin de rois et de reines, faisant la part belle aux produits locaux ; les vraies stars de cette soirée gastronomique mémorable, portée par le guide Michelin qui aura su allumer toutes les étoiles.
Émilie Rencien
(*) Étaient présents également, pour celles et ceux que nous avons réussi à apercevoir au sein de cette foule et ce gratin disséminé sur plusieurs tables tout autour de l’escalier à double révolution du château de Chambord : le directeur général du Domaine national de Chambord, Pierre Dubreuil, et son épouse; le président du Conseil départemental de Loir-et-Cher, Philippe Gouet,; le président du Conseil régional du Centre-Val de Loire, François Bonneau; les maires de Tours et de Blois, Emmanuel Denis (qui aime les baskets) et Marc Gricourt; le maire de Salbris, Alexandre Avril; la conseillère régionale, Cécile Caillou-Robert; le président de la Chambre d’agriculture régionale, Philippe Noyau; l’athlète handisport, Marie-Amélie Le Fur ; Chantal Colleu-Dumond (domaine de Chaumont-sur-Loire), Sophie et Rodolphe Delord (zoo de Beauval); ainsi que des journalistes du Petit Solognot, de Sweet FM, de 37 degrés le mag, du Parisien, du Nouvel Observateur, du Magazine gourmand, des influenceurs, etc.