En Loir-et-Cher, le Parti socialiste (PS) commence à battre la campagne, celle des élections européennes prévues le dimanche 9 juin. Le 8 février, Christophe Clergeau, député européen, était ainsi à Blois pour diffuser sa bonne parole.
Le mois dernier, le Conseil national du PS a validé une liste commune, conduite par l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader du mouvement Place publique, comme candidature sérieuse pour représenter la gauche lors du scrutin européen du mois de juin. Dans un même temps, la fédération socialiste de Loir-et-Cher a approuvé à près de 96% ce choix. Tout le monde étant sur la même longueur d’onde, le jeu a pu être lancé le 8 février depuis Blois (et Orléans, dans le Loiret), devant la presse puis les militants, après une visite de l’entreprise pharmaceutique Chiesi à La Chaussée Saint-Victor, à l’occasion du déplacement en Centre-Val de Loire d’un eurodéputé sortant, le Nantais Christophe Clergeau (a priori cinquième sur la liste précitée), en présence notamment de Marc Gricourt, maire de Blois; de Christophe Degruelle, président de la Communauté d’agglomération de Blois – Agglopolys, de Karine Gloanec-Maurin, conseillère régionale, et du vendômois Christophe Chapuis, premier secrétaire fédéral du PS 41(cf. notre photo). Également, certains ne s’en souviendront peut-être pas, mais comme il y a 5 ans, en 2019, le Loir-et-Cher sera représenté avec la candidature, sur cette liste Glucksmann, de Frédéric Orain, adjoint au maire de Blois. “L’Europe est à un tournant,” a remarqué M. Clergeau, citant montée de l’extrême-droite, immigration, coût de l’énergie, situation géopolitique instable et retour de la guerre à nos portes. “Le but des élections de juin est de reconquérir une souveraineté européenne. Il faut relocaliser les productions, retrouver une Europe protectrice et des règles de marché… Revoir la Politique agricole commune, pourquoi pas avec une mise en place de plafonnements des aides, comme l’a fait l’Espagne. La PAC ne soutient pas actuellement les petites exploitations et l’élevage… Tous les autres partis ont voté cette PAC, pas nous.”
Viser 2027 par ce biais
Parmi les autres sujets d’intérêts évoqués, la mobilité des étudiants (programme Erasmus et bien plus), les clauses dites miroirs dans l’agriculture, ou encore le mix énergétique et la sortie du nucléaire. Les derniers sondages indiquent de bonnes chances de se hisser pour le PS qui part avec Place publique. Dans un contexte particulier en effet, de conflits internationaux et d’inflation entre autres problèmes, les citoyens s’annoncent en outre plus nombreux à vouloir déposer un bulletin dans l’urne cet été. Ce sera enfin un test sur la crédibilité des troupes à gauche, avant d’importantes échéances hexagonales. “Nous avons grandi, nous avons une approche exigeante, un projet commun de sociale démocratie et nous pouvons réaliser un bon score. L’objectif est que nous devenions le premier groupe du Parlement européen en décrochant quelques sièges supplémentaires. Ce scrutin de juin est essentiel pour préparer la façon dont nous aborderons la présidentielle de 2027. Pour gagner,” n’a pas caché Christophe Clergeau. Mais sans Jean-Luc Mélenchon et LFI, particulièrement.
É. Rencien
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Elles et ils à la (en) campagne également
La députée européenne (ou eurodéputée,c’est pareil) Manon Aubry, s’est déplacée pour sa part à Cellettes, en Loir-et-Cher, le 14 février 2024, sur l’exploitation « Clément Fleurs ». L’objectif était d’évoquer les impacts concrets des accords de libre-échange (comme avec le Kenya, en cours) signés par l’Union européenne et la concurrence déloyale de l’importation de fleurs. Marine Tondelier, secrétaire nationale EELV, avait choisi, le 20 février et le Cher, pour parler plateformes logistiques, écopôle alimentaire, agriculture bio et autonomie énergétique. Marion Maréchal (Reconquête) était en Sologne, aux côtés de l’ex-député loir-et-chérien, Guillaume Peltier, à Saint-Viâtre notamment, venue à la rencontre du monde agricole après une première visite à Pierrefitte-sur-sauldre fin janvier en pleine crise agricole et pendant le convoi des tracteurs. Enfin, sur le terrain également, les écologistes du Loir-et-Cher ont alerté sur la qualité de l’eau et les pollutions agricoles, ils expliquent et pointent du doigt : “Le gouvernement, dont Marc Fesneau, élu de la circonscription de Blois, ministre de l’agriculture, a défendu un nouveau recul en matière de protection de la santé publique en modifiant l’indicateur permettant de mesurer la quantité de produits phytosanitaires. (…) C’est dans ce contexte national délétère pour la santé publique, que nous avons eu le regret d’apprendre, par l’Agence régionale de Santé (ARS), le franchissement local, sur le site d’Averdon-Villerbon, du seuil de dépassement en nitrates le 29 janvier dernier. L’agence de l’eau Loire Bretagne constate un mauvais état de nos masses d’eau superficielles et souterraines sur la majorité du territoire d’Agglopolys (agglomération de Blois). Les mesures des syndicats de rivières font aussi état d’un mauvais état physico-chimique des eaux de la Cisse, et une récente étude menée par Agglopolys sur le ruisseau des Mées, dont les eaux se jettent avant le captage en Loire de Blois, conclut elle aussi à une qualité chimique exceptionnellement mauvaise de ses eaux. (…) Faire usage du «principe de précaution» est un impératif de santé publique. Comment les collectivités, agriculteurs et agences publiques pourraient-elle être incitées à le mettre en œuvre quand le ministre de la circonscription dégrade, à l’échelle nationale, l’un des rares indicateurs de toxicité, incite à réduire les contrôles de l’OFB (Office français de labiodiversité) et dénonce les normes environnementales ?” Une énième question des campagnes et ruralités, à considérer aussi bien avant qu’après le scrutin européen de juin par les concerné(e)s.
É.R.