Blois : Deux grands sportifs à l’honneur


Être honoré de son vivant avec ses prénom et nom au fronton d’un gymnase n’est pas monnaie courante dans la vie d’un homme ou d’une femme en France.
Plus qu’ému, et ça se comprend, Jacques Azarian, licencié à la fédération française de gymnastique, depuis 1949, plusieurs fois champion dans sa discipline et entraîneur ensuite, aussi droit que sa moustache de mousquetaire finement taillée, a reçu, en compagnie de Lucette, son épouse, les hommages de la Ville de Blois, via son maire et ancien élève, Marc Gricourt, avec émotion, certes, mais intérieure car un sportif de haut niveau comme il le fut ne laisse jamais trop transparaître des signes extérieurs de comportement. Mais on sentait l’homme tendu et satisfait de cet hommage qui lui fit remonter bien des souvenirs à la mémoire dont ceux de sa famille venue d’ailleurs… Même émotion, toutefois, aussi, du côté de la famille de Moussa Gigla Traoré, ancien footballeur international malien qui partage son nom avec celui de Jacques Azarian, au fronton de ce gymnase des nouveaux quartiers de Blois, rénové dans le cadre du projet de renouvellement urbain d’intérêt régional. Ancien champion en Afrique, Moussa arriva en 1975 à Troyes, puis à Blois en 1980. Après un passage à Libourne, Moussa prit sa retraite à Blois, en 1983, tout en devenant entraîneur de l’AAJB et éducateur, puis président de l’association Africa Stars qui regroupe les internationaux actifs et retraités africains. Disparu en 2003, il donna son nom à ce gymnase, première mouture, à la place de la salle omnisports Bégon (ouverte en 1972, avec extension de l’espace gymnastique en 1986), en 2008, et ce, à l’initiative de cinq jeunes footballeurs reconnaissants de ses actions autant pédagogiques qu’humaines. Cet ensemble de la rue Vasco-de-Gama sert de salle d’entraînement et de répétitions pour les clubs de La Blésoise et d’autres structures, ainsi que de salles de sports pour les écoles environnantes. Marc Gricourt rappela l’histoire des deux sportifs honorés par cette nouvelle inauguration avant de préciser les conditions de réhabilitation environnementale mise en place, avec harmonie et respect du cahier des charges, par le cabinet d’architecture THB,de Saint-Gervais-La-Forêt, qui a managé les travaux de 17 entreprises pour un montant dépassant les 5 millions d’euros dont près de 2 millions pour la ville de Blois, le reste étant assuré et assumé par des collectivités, l’État et des partenaires. Ici, plus qu’ailleurs, la mixité sociale s’impose par le sport, l’un des vecteurs les plus fédérateurs de cohésion et de respect de l’autre, en appliquant les valeurs de sportif et d’homme qu’est Jacques Azarian et que fut Moussa Traoré, deux exemples à suivre pour les jeunes Blésois, sans aller chercher ailleurs, des «idoles». Outre l’esprit fédérateur et d’équipe du football, la gymnastique peut servir de base à l’application pratique dans d’autres disciplines, tant pour femmes que pour hommes… Aux remerciements de la famille Traoré, Jacques Azarian ajouta les siens, en y associant la patience de Lucette et en saluant La Blésoise, club de gymnastique, créé en 1883, qui détient le titre de plus vieux club blésois.

Jules Zérizer