Effets d’annonce et recette de flan


On va finir par manquer de pétrole – la fin des ressources actuelles est généralement prévue à l’orée 2050 – mais les solutions existent, on vous dit. A ce jeu de trouver des solutions à tout, des solutions pour tout, on dira ce que l’on voudra, nos élites sont parmi les meilleures du monde. Des vrais spécialistes sur l’art et la manière de revisiter Coluche et son « Si vous avez besoin de quelque chose, appelez-moi. Je vous dirai comment vous en passer ». A travers ce modèle de communication le populisme crasse est très nettement appliqué. Dans notre nouveau monde, il faut toujours privilégier l’irrationnel, et comme plus c’est gros plus ça tire… Quelques exemples ne font pas de mal.
Pour contrer la flambée des prix à la pompe, le gouvernement voulait autoriser les distributeurs à vendre le carburant à un prix inférieur à celui auquel ils l’ont acheté. C’était prévu pour débuter le 1er décembre… mais ça ne se fera pas. Le ministre de l’économie a du se rendre à l’évidence : ce n’est pas le gouvernement qui fait les prix mais la loi du marché. Finalement, Bruno Le Maire a dû se résoudre à une prime de 100€ pour les plus humbles. C’est mieux que rien, mais l‘effet d’annonce compense à peine un plein.
Pour contrer l’augmentation des prix à la consommation, le gouvernement a appelé les industriels à prendre leur part dans l’allégement de l’inflation. Même, not’Manu a invité les grands industriels à faire le nécessaire pour « un accord sur la modération des marges dans le secteur ». Un appel qui n’a convaincu personne et encore moins les industriels concernés. Ces derniers ont rappelé, quant à eux, que l’objectif c‘est tout de même de faire des dividendes à la fin de l’année. Un spécialiste de l’économie a été jusqu’à dire que ça s’appelait le capitalisme. Une découverte semble-t-il pour Manu, Elisabeth et le petit Bruno, toujours sur le coup.
Pour contrer le harcèlement scolaire, il a été décidé de créer des cours d’empathie. Là, on expliquera à nos chers HPI (haut potentiel intellectuel), à base de dessins de Tchoupi, que taper sur des plus petits c’est pas bien, surtout sur la tête et à plusieurs. Même si la victime est un roux. Les plus récalcitrants seront obligés de visionner des vidéos de petits chats qui font miaou et des grimaces. Petit rappel prémonitoire, dans Orange mécanique de Stanley Kubrick, c’était déjà la méthode employée.
Pour contrer l’accroissement du nombre de précaires, les députés ont opté pour renouer avec le pragmatisme sociétal. Après le ruissellement artificiel qui n’est jamais venu, on passe désormais à la phase deux. A force de dire que la société est déshumanisée, un texte vient d’être voté pour remettre le clocher au milieu du village ou plus exactement le manant au boulot. Un minimum de 15 heures hebdomadaires d’activités obligatoires pour les bénéficiaires du RSA inscrit dans la loi, en voilà une idée qui devrait renvoyer au taff tous ces fainéants de pauvres. Et du prolétariat à pas cher, même de courte durée, en voilà une idée qu’elle est bonne. Dans un registre similaire, pour renflouer les caisses de la Sécu, plutôt que de faire payer les entreprises en retard dans leurs obligations, on va faire la chasse aux arrêts de travail. On devrait leur dire d’arrêter de lire Alphonse Allais. Ce dernier assurait qu’il valait mieux prendre l’argent où il se trouve : chez les pauvres. « D’accord il n’en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux ! » expliquait-il à son époque.
Difficile pour un néophyte de se maintenir au niveau de cette pratique, pas seulement gouvernementale, de brouillard politique généralisé, voir d’enfumage moderne. Après réflexion, tâtonnements, et avoir vainement tenter d’apprendre à jouer du pipeau, on peut convenir que le concept peut s’appliquer à travers la cuisine. Voici donc comment confectionner un gâteau simple, pas cher et facile à réaliser, référence dans le domaine de l’ère du paraître : le flan. Pour un flan de 6 personnes, il suffit d’avoir sous la main : 1 pâte sablée prête à dérouler ; 150g de sucre en poudre ; 70g Maïzena ; 60cl de lait entier ; 3 œufs ; 15cl de crème fleurette. Ensuite il faut: préchauffer le four à 210 °C ; étaler la pâte dans un moule en gardant le papier ; piquer le fond à la fourchette et enfourner 8 min ; verser le lait dans une grande casserole et portez à ébullition ; dans un saladier, fouetter les œufs entiers avec le sucre et la Maïzena ; ajouter la crème puis délayez petit à petit avec le lait bouillant ; reverser dans la casserole et laisser épaissir en remuant sans cesse jusqu’à l’ébullition ; verser le flan dans le fond de tarte et enfourner 20 min. A déguster à votre convenance.
On dit merci qui ??

Fabrice Simoes