Blois : Déjà une année de députation pour Mathilde Desjonquères


Le temps passe vite : l’été 2022, la conseillère municipale d’opposition MoDem de Blois est devenue députée de la première circonscription, suite à la nomination de Marc Fesneau (MoDem), dont elle était la suppléante aux élections législatives, comme ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Douze mois plus tard, elle dresse un bilan de sa « saison 1 ».
Depuis une année, sa vie d’élue a changé. Son agenda également. Juste avant la rentrée et quelques jours de congés, la députée MoDem accepte notre demande de “phoner” (entretien par téléphone), décroche tout en cherchant un taxi à la sortie de l’Assemblée nationale, à Paris, pour prendre son moyen de déplacement fétiche, le train, qui la ramène une nouvelle fois dans sa circonscription de Blois, où elle va enchaîner les dossiers et déplacements. Chacune de ses semaines mixe ainsi, depuis un an, présence au palais Bourbon du lundi après-midi au jeudi, puis ensuite, dans le Loir-et-Cher du jeudi après-midi au weekend. Sans oublier une vingtaine de cérémonies de vœux en début d’année, plus les conseillers municipaux et communautaires à suivre de façon régulière à Blois, entre autres obligations et rendez-vous. En résumé, un planning chargé. “Oui, c’est en effet intense,» confie Mathilde Desjonquères, 43 ans en septembre. “Mais je suis au coeur du fonctionnement de la démocratie, des institutions, entourée d’une équipe de collaborateurs. Il y a aussi la partie législative, sans oublier le travail dans ma circonscription … C’est surtout passionnant ! Et c’est déjà le clap de fin de de que j’appelle, ma saison un !” Lors des élections législatives de juin 2022, sa place de suppléante auprès d’un ministre chargé des relations avec le Parlement à l’époque, Marc Fesneau, fortement pressenti comme ministrable de l’agriculture, laissait peu de doutes sur sa possible accession à la députation, de fait (*). « Pourtant, j’avais été très surprise quand Marc Fesneau m’a appelé, » relate-t-elle. « Je pensais qu’il allait me demander de réaliser sa communication de campagne. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il me propose cette suppléance. Je n’ai en tout cas aucun regret. Cette première année de députée fut très positive ! »

Des sujets identifiés pour sa “saison deux”
Et ne croyez pas qu’elle soit une élue de salon, seulement de représentation. Le sourire dans la voix, elle précise. «Je ne coupe pas des rubans pour couper des rubans. Être députée pour moi, c’est quelque chose qui doit être concret. Après le travail sur les bancs de l’Assemblée, après chaque rencontre en circonscription, je tiens toujours à traduire ces instants dans une durée, à les transformer : je rédige une note, ou bien je prépare une question au Gouvernement, j’interpelle de manière écrite ou orale, je trouve des solutions à des entreprises, etc. J’aime ces petites gouttes que je permets dans l’océan de mon pays. » Elle a ainsi, par exemple, en avril 2023, présenté, après six mois de terrain et d’auditions, un suivi d’évaluation quant à l’accès des services publics dans les territoires ruraux, aux côtés de Pierre Morel-À-Lhuissier, l’unique député (LR) d’un autre département rural, la Lozère. “La désertification médicale, les mobilités ainsi que la couverture numérique restent notamment des points d’urgence pour les habitants à améliorer, ce sont des impératifs publics,” commente Mme Desjonquères, qui est en sus porte-parole, pour le groupe Démocrate et apparentés, d’une proposition de loi renforçant l’accès cette fois des femmes aux responsabilités dans la fonction publique. «Vous avez raison de déplorer que nous en sommes encore là en 2023. Mais si on ne pose pas de texte comme celui-ci pour les femmes notamment, rien ne bougera,” insiste-t-elle, soulignant. “Ce sont des sujets sur lesquels je travaille depuis 2006 (elle a débuté en politique comme journaliste webmaster au Parlement, avant d’être la directrice de cabinet de circonscription du député MoDem du Loiret, Richard Ramos, puis directrice du pôle culture et sport de la commune de Beaugency (45), ndlr). C’est donc naturel que je me sois saisie précisément de toutes ces questions.» Pour sa « saison deux », d’autres nombreux autres sujets sont envisagés. L’élue cite pêle-mêle le tiers-financement ; le logement, l’ingénierie territoriale et les postes de secrétaires de mairie ; l’énergie, son idée de “croissance dans la décroissance” et la filière du recyclage. Ou encore la libéralisation du fret ferroviaire : elle vient d’ailleurs d’être désignée, après élection de ses pairs, vice-présidente de la commission d’enquête dédiée.
Émilie Rencien

(*) L’inverse est vrai: s’il adviendrait un jour prochain que Marc Fesneau perde son ministère, avant la fin du mandat (de cinq ans), Mathilde Desjonquères reprendrait logiquement sa place de suppléante, tandis que le ministre deviendrait député. Le dernier remaniement gouvernemental n’a pas impacté ces positions. On se souviendra du précédent suppléant de M. Fesneau, Stéphane Baudu, qui a occupé avant elle, en 2018, ce fauteuil de député, avant de redevenir le maire de sa commune, La Chaussée Saint-Victor, après démission en juillet 2021. Ce qui aura créé un poste de député vacant sur la première circonscription de Loir-et-Cher jusqu’au scrutin législatif de juin 2022.