Certains connaissent ce château du XVIIe siècle niché en Sologne, d’autres ignoraient encore son existence. Aujourd’hui, tout le monde est un peu au courant : depuis le 1er octobre 2022, la résidence secondaire s’est métamorphosée en un hôtel-restaurant-spa haut de gamme.
Il y a encore quelques années, le département déplorait des lacunes dans ses propositions de restauration et surtout d’hébergement, n’arrivant pas toujours à retenir les touristes, aimant un certain standing, plus qu’une journée sur son territoire. Depuis une petite poignée d’années aussi, cette offre en Loir-et-Cher parvient enfin à s’étoffer. La Borde en Sologne en est l’exemple récent et concret. Anabelle et son mari, Jean-Marie de Mourgues, deux Parisiens travaillant dans l’immobilier, ont transformé le bien qui appartenait à leur famille en un établissement raffiné au sein duquel se niche un hôtel 4 étoiles de 35 chambres et suites dirigé par Samuel Srouji, un restaurant ainsi qu’un spa, dans le château dit de La Borde, à Vernou-en-Sologne, tout près de Romorantin et de Cheverny. Les puristes et autochtones connaissent bien le style des châteaux solognots : briques rouges, pièce d’eau, grands animaux… Ce sont exactement ces ingrédients que le visiteur retrouve lorsqu’il franchit la grille et s’engage dans la longue allée menant au monument classé site historique. Un étang de 500 mètres de long, des cerfs en bronze pour accueil, deux piscines (dont une pour les enfants) ceintes de briquettes solognotes, un parc de 47 hectares… Un peu plus loin, une ferme avec poules, chèvres et poneys, sans oublier un potager. La différence de La Borde réside dans la décoration de l’établissement, de la réception aux chambres, que le couple a réussi à rendre à la fois luxueuse et chic mais accessible et décalée. Là, des dorures et des peintures d’époque côtoient des photographies mettant en scène entre autres personnages, Mickey et une Brigitte Bardot réalisant une bulle de chewing-gum rose ! Ici, le classique se mixe au pop art. Tout comme en cuisine : le restaurant, qui accueille clientèle de l’hôtel et également de l’extérieur, tenu par le chef exécutif Romain Matura, qui a précédemment acquis de l’expérience dans des cuisines en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne Rhônes-Alpes, propose, sur une carte saisonnière favorisant les produits locaux, autant des plats nobles et de terroir (boeuf, sandre, riz au lait, etc.), que des mets plus modernes et notamment “veggie”/ végétariens (légumes et fruits de saisons, crus et cuits). Sur place également (*), un spa, ouvert à tout le monde (à l’instar du restaurant, inutile d’avoir une réservation de chambre), présenté par Anabelle de Mourgues, comme “totalement green”, faisant la part belle effectivement aux marques cosmétiques, Tata Harper (bio, Vermont/ USA) et Alaena (Biarritz, France). Bien que terre de chasse, la Sologne évolue avec son époque, sous l’impulsion d’entrepreneurs lui permettant de s’ouvrir. Ces derniers, par ailleurs, semblent ne pas vouloir s’arrêter au seul Loir-et-Cher dans leur nouvelle activité : il se murmure que le couple de Mourgues nourrit d’autres projets hôteliers à Paris et en Haute-Savoie.
É.R.
(*) En sus, possibilité de réunion pour les entreprises avec des salles de séminaires in situ. Ainsi que nombreuses activités : promenades en forêt, balades le long de la Loire, dégustations de fromages de chèvre ou de miel ; vélos mis à disposition; salle de fitness, dans l’ancienne serre à l’anglaise du château, et court de tennis, dessiné par Guy Forget, ancien capitaine des équipes de France de Coupe Davis… Plus sur https://www.laborde-sologne.fr/fr/