Loiret : Santé, les maires s’en prennent directement à l’État


Dans le cadre de la désertification médicale, et des innombrables tentatives pour la réduire, l’AML, association des maires du Loiret, exprime son ras-le-bol, cette fois en déposant plainte contre l’État, pour non-assistance à personne en danger. Elle le fait en outre avec le Président des maires ruraux, Daniel Thouvenin.
Dans les grandes lignes, voici la teneur de cette plainte. « Face à la situation catastrophique du département du Loiret vis-à-vis de la pénurie en offre de soins de santé, et ce malgré les multiples efforts déployés par les collectivités locales, l’AML déclare l’état d’urgence sanitaire et dépose plainte pour « non-assistance à personnes en danger ». Les maires du Loiret sont allés au bout de ce qu’ils pouvaient faire (maisons de santé, incitations, etc.) pour tenter de combler le profond déficit en matière de soins dans un domaine qui est pourtant de la compétence de l’État. Le sentiment d’abandon est omniprésent chez la plupart des élus locaux et ce depuis des années, et quelle que soit la couleur politique du gouvernement. Ils font part aujourd’hui de leur désarroi mais ne peuvent se résoudre à voir leurs administrés pâtir, souffrir et décéder en raison du manque de médecins. Il en est de même concernant la révision du zonage, demandé à l’ARS (Agence régionale de santé) depuis des mois et qui ne tient pas compte des départs de bon nombre de médecins. Actuellement la totalité du Loiret devrait se trouver en zone « très sous-dotée ». Aujourd’hui, plus de 70 maires et présidents d’EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) du Loiret s’associent à cette démarche visant à mettre l’État face à ses responsabilités, ce dernier devant prendre les mesures nécessaires pour rééquilibrer l’offre de soins sur le territoire national ». Les élus de la communauté de communes des quatre vallées ajoutent : « Gouverner c’est prévoir et dans ce domaine, il est navrant de constater que ni nos hauts fonctionnaires ni nos édiles politiques chargés de cette fonction régalienne n’ont brillé par leurs prospectives ».
Stéphane de Laage