Dans le Loir-et-Cher, contrairement à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a la Loire, mais pas la Méditerranée. Pour autant, un déchet jeté ici peut finir là-bas, alors la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys, dégaine des pochoirs pour sensibiliser et préserver la qualité de l’eau.
“Ici commence la mer. Ne rien jeter”. C’est le genre de messages que le touriste peut croiser au sol, sur des autocollants ou des plaques, devant des avaloirs, ou dans des rues de passage, par exemple, dans les Alpes-Maritimes à Cannes. Mais des stickers, bien que vertueux, peuvent se dégrader et se retrouver dans la mer aussi… À Blois, dans le Loir-et-Cher, la méthode en 2023 est donc différente. Après avoir signé la charte « Rivière et fleuve sans plastique, océan protégé » lors des derniers Rendez-Vous de l’Histoire en octobre 2022 à Blois avec Érik Orsenna, président d’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), et la fondation Tara Océan, la collectivité Agglopolys, qui est dotée des compétences gestion des milieux aquatiques, production d’eau potable, assainissement des eaux usées, gestion des déchets et valorisation de la Loire, et son président Christophe Degruelle, continuent sur cette lancée : chaque élu communautaire a reçu pochoirs et bombes à la craie afin d’écrire un message pour éveiller les consciences. Celui-ci affirme : “un déchet par terre = un déchet dans la mer”. L’objectif est par ce biais d’alerter sur la protection de l’eau des mers de … plastique. Mais pourquoi, à Blois, ne pas communiquer sur le seul fleuve Loire ? Les poissons, ligériens, migrateurs et au-delà, ingurgitent des micro-particules de plastiques, invisibles, qui finissent ensuite dans la chaîne alimentaire. Tout simplement parce que, également, Agglopolys se situe sur le bassin versant de la Loire, où les rivières (Beuvron, Cosse, Cosson) se jettent dans ce fleuve; 80% des déchets plastiques retrouvés en mer proviennent des terres. C’est tout un écosystème, en amont et en aval, qui est intrinsèquement lié. “Ces messages parlent à tout le monde, élus comme habitants; c’est plus qu’une indication géographique comme ‘ici commence la mer”. Et comme il faut être cohérent, notre peinture est éphémère, s’efface, est biodégradable,” expliquent Christophe Degruelle et le vice-président, Nicolas Orgelet. “C’est une première édition. Les élus qui ont reçu leur kit font comme ils le veulent. Ils peuvent les utiliser lors d’une kermesse, d’une fête d’école, pour sensibiliser les enfants et les parents, ou ailleurs, autrement. Nous pourrons renouveler l’opération tous les ans et modifier la teneur des messages.” La commune de Chaumont-sur-Loire et son maire, Baptiste Marseault, ont en tout cas déjà testé le dispositif pour un festival de musique en bord de Loire avec plusieurs milliers de visiteurs !
É. Rencien