Il prend ses assises au fil des ans et a, dorénavant, droit de cité dans l’enceinte même du royal castel de Blois. Le rendez-vous annuel des barbiers, sixième du nom, a conquis une dimension internationale pour une lignée de rendez-vous et de manifestations qui va prendre de plus en plus d’ampleur, de pilosité et de masse.
Pas question de se pointer dans le secteur si la calvitie de l’âge ou l’alopécie dévastatrice ont décimé vos atours masculins séduisants…Passez votre chemin pendant le salon du Barbier ! Autour et dans le château de Blois, diverses échoppes ne proposaient que des produits, lotions, bijoux, gadgets, peignes, rasoirs, blaireaux, vêtements, produits relaxants et bienfaisants, accessoires, revues et autres catalogues vantant tous les avantages de porter, haute et fière, la barbe et, surtout, de l’entretenir par tous les moyens, car elle est reste l’un des attributs les plus séducteurs de l’espèce humaine, depuis l’arrivée de l’homme sur la terre, bien avant la guerre du feu ou le premier pas d’un humain sur la Lune. Ces 24 heures blésoises du Barbier, cru 2023, auront permis, de plus, d’effectuer, un relais d’animation sans faille, entre le centre-ville de Blois et le château, autour de la rue des Arts, édifice qui s’affirme comme un cadre des plus prestigieux en cas de grande manifestation populaire de ce genre, où se mélangeaient toutes les générations, avec ou sans barbe, même naissante. Lanceur de cette initiative au poil, Emmanuel Renaud et son équipe, une fois les rasoirs rangés et les dernières chutes nettoyées, se sont penchés sur la prochaine édition qui mêlera art capillaire, adresse artistique, pédagogie, études de soins et de protections, avec quelques notes de musique rafraîchissantes au passage. François 1er, qui présentait une barbe royale des plus conquérantes, aurait été, sans nul doute, un fan attentionné… Comme l’ont été tous ceux qui ont pu participer aux démonstrations, in situ, des techniques ancestrales de soins préparatoires, puis de coupes de la part de virtuoses barbiers italiens, les Scapicchio, dont un des ancêtres s’occupait du rasage quotidien d’Al Capone, il y a plus d’un siècle, aux States, sans trembler d’un millimètre, avec le même cérémonial, en trio rythmé. Du grand art qui en a surpris plus d’un, à commencer par les candidats volontaires choyés et pouponnés comme des chérubins, sans tremblement aucun. La tradition a du bon, de l’excellent et offre des prestations magnifiques. Outre la partie dite publique et informative, les barbiers en ont profité pour échanger et travailler professionnellement sur les dernières techniques et savoir-faire adaptés au monde moderne, en pleine mutation et évolution, en les unissant aux traditions ancestrales qui remontent à la nuit des temps, à l’envol des générations et aux mariages de matériaux modernes avec des bases, tendance XXIe siècle. L’homme, aussi malléable que la joue et le menton qu’il travaille, façonne et taille, quand il joue du coupe-chou, continuera à s’adapter au temps qui passe et qui tanne la peau du visage autant que le cuir d’affûtage quand le rasoir accomplit son œuvre. Opération nette et sans bavures. Et pas un poil ne dépassa du rang !
Jules Zérizer