Vendôme : Docteur Emmanuel, Mister Macron


Dans le cadre de ses cent jours pour redresser la barre quinquennale, après l’Alsace et l’Hérault, le Président de la République était en visite dans le Loir-et-Cher, à la Maison de santé pluri-professionnelle universitaire vendômoise le 25 avril. Un peu d’information, beaucoup de communication, au milieu d’un énième concert de protestations.

La cadence était soutenue, le vent portait la partition jouée par les manifestants (au nombre de 350 selon les syndicats), depuis les rails de la gare TER. D’abord, un son de casseroles, vite rejoint par un rythme de sifflets. L’ensemble créait un morceau faisant songer à des maracas, mais sans le soleil ni doux cocktails. Un groupe électrogène complétait ce paysage bruyant, visiblement en prévoyance de probables coupures d’électricité par la CGT, comme ce fut le cas au collège de Ganges (34), quelques jours auparavant. Dans ce contexte crispé qui ne se détend pas, suite à la promulgation entre autres de la loi sur la réforme des retraites repoussant notamment l’âge de départ à la retraite à 64 ans, le Président Macron est venu parler santé et déserts médicaux. à Vendôme. «Je dis ce que je fais, et je fais ce que je dis. Je permets au pays d’avancer. Il y a d’autres sujets que la réforme des retraites, » a ainsi confié le chef de l’État, accompagné du ministre de la santé, François Braun, le 25 avril aux soixante journalistes présents, après avoir échangé plus d’une heure avec des professionnels de santé (sage-femme, urgentiste, Agence régionale de santé, ordre des médecins de Loir-et-Cher, etc.), sacrifiant son bain de foule avec des fans et soutiens massés depuis plusieurs heures derrière des barrières à l’extérieur de la Maison de santé. Justement, pour une fois, les médias locaux avaient été accrédités plus largement que d’ordinaire, plus facilement que depuis le premier quinquennat du docteur Emmanuel. En temps de crise, il convient de communiquer, alors le Président de la République a pris de longues minutes pour venir fermement serrer les mains de chaque journaliste, puis laisser les yeux dans les yeux des questions médiatiques s’exprimer. Reconnaissons que l’accueil qui nous était réservé côté presse fut enfin appréciable, historique presque. Toutefois, derrière la jolie vitrine de communication, l’information dans ce jeu de dupes ? Pas d’annonce, mais au moins une news, à savoir que la maternité Saint-Coeur de Vendôme, déficitaire et menacée, devrait être sauvée. Le député vendômois Christophe Marion (Renaissance), dont c’était le 25 avril le cinquantième anniversaire, s’en est félicité. « C’est le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire ! La maternité devrait pouvoir d’ici juin être transférée de la clinique vers le centre hospitalier de Vendôme. S’il y a un vrai projet, certaines sages-femmes parties à Blois reviendront à Vendôme. » La journée s’est ainsi bien finie. Non pas au pas des batteries de cuisine, mais bien à tire d’ailes d’un hélicoptère avec lequel est parti, depuis la commune de Thoré-La-Rochette, vers Paris, sobrement, Emmanuel Macron, après sa consultation loir-et-chérienne.

Émilie Rencien

PHOTO (c) Émilie RENCIEN / Vendôme / avril 2023.