Face à l’accès inégalitaire aux soins, un mouvement transpartisan a été lancé le 1er février en Mayenne, à Louverné, par le député socialiste Guillaume Garot, dont c’est le fief. Un Tour de France a suivi, avec une étape publique cet hiver dans le Cher, à Vierzon.
Fin février, deux députés du Cher, Loïc Kervran (Horizons) et Nicolas Sansu (PCF), étaient présents pour la réunion publique entreprise dans le cadre d’un tour de France mobilisateur afin d’expliquer et informer, professionnels de santé, élus et toute la population, des ravages actuels produits par ces déserts médicaux. Cela ne date pas d’aujourd’hui certes, puisque depuis plusieurs décennies, les alarmes sont envoyées aux gouvernements successifs quant aux dangers encourus par le manque croissant de médecins. Nous sommes hélas arrivés dans cette période critique, sinon grave, et ce groupe de travail a mis au point ce tour de France auquel participent une bonne vingtaine de députés pour alerter et proposer des solutions, si tant est que leur proposition de loi déposée sur le bureau de l’assemblée Nationale et co-signée par 203 députés soit débattue et votée dans l’hémicycle. Il va falloir une grande force à ces parlementaires pour mener à bien ce combat et « stopper la progression des inégalités entre territoires », comme le soulignait Loïc Kervran. Que faire ? Plusieurs parlementaires (Hadrien Clouet, député de Haute Garonne (LFI) ; Philippe Vigier : député de l’Eure-et-Loir ( Modem); Nicolas Forissier, député de l’Indre (LR); Guillaume Garot (Mayenne, PS) ; Loïc Kervran (Horizons) et Nicolas Sansu (PCF) donc pour le Cher) ont répondu présent lors du rendez-vous du 27 février, au centre des congrès de Vierzon, tentant d’esquisser des débuts de réponses à cette vaste interrogation.
Une pétition en ligne, en attente d’une loi
Après une intervention du Docteur Laure Artru, rhumatologue vice-présidente de l’association des citoyens contre les déserts médicaux (ACCDM), chaque député prenait la parole pour développer une thématique différente émanant des 14 articles qui composent leur proposition de loi. Loïc Kervran a notamment indiqué : « C’est une question de vie ou de mort. On n’a pas tout essayé et on a besoin de vous tous car nous ne sommes pas certains que cette loi soit débattue et votée…Une pétition (*) existe sur internet et je vous invite à la signer. Le principe n’est pas d’imposer l’installation des médecins dans certains territoires mais de flécher cette installation vers les zones où l’offre de soins est insuffisante». Guillaume Garot, à son tour, a souligné. « Nous avons été privés de débat par le 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale alors que près de 30% de la population française vit aujourd’hui dans un désert médical et pas seulement en milieu rural. Cette situation plonge non seulement le patient dans la détresse mais aussi les médecins, notamment ceux qui exercent en milieu rural. Des mois d’attente pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste. Idem pour les généralistes dans les zones désertées de certains territoires qui sont, pour beaucoup, à l’épuisement, et ne peuvent même plus prendre de nouveaux patients ». En ajoutant : « Chaque fois que les déserts médicaux avancent, la République recule ». Phrase qui résonne et qui pourrait à elle seule, résumer la gravité de la situation et sortir de ces sempiternels constats qui ne débouchent sur rien.
J.F.
(*) Pour signer la pétition :
https ://www.change.org
Infos sur la proposition de loi n° 741 :
https://www.assemblée-nationale.fr