Le maire Marc Gricourt a annoncé la bonne nouvelle le 6 février. Versailles a choisi Blois pour y implanter une antenne d’enseignement supérieur.
Blois rayonne. Et semble attirer les talents. Pour preuve, le maire, qui avait conservé sous embargo l’information jusqu’ici, a pu enfin la dévoiler dans le cadre d’une session municipale début février à Blois, du fait de la réception d’un courrier officiel du directeur de l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles (ÉNSA). « Nous avons reçu un engagement à Blois, deux sites potentiels ont été identifiés, » a explicité l’édile Gricourt. « L’école aimerait un bâtiment neuf ou un local prévu pour cela. Ce sera sans doute dans le quartier de la gare. Des idées innovantes sont envisagées pour le futur lieu, avec des modèles de construction durable en collaboration avec le CFA Bâtiment de Blois. Reste à voir le montage financier mais leur projet pédagogique est écrit. » Une réunion est prévue début mars avec les parties concernées. Après une antenne de l’université François Rabelais, une école d’ingénieurs INSA et une école de la nature et du paysage (ENP), cela promet une nouvelle belle vitrine étudiante et un atout pour la ville ligérienne, et même l’opposition s’en est réjouie. Étienne Panchout (groupe LIBRES, MoDem) a trouvé « la nouvelle réjouissante », y voyant l’opportunité « d’une préservation accrue du patrimoine » et l’occasion de «réunir les chercheurs d’Orléans et de Tours » à Blois. A part ça ? Un conseil municipal plutôt calme et respectueux, du fait de certaines chaises de conseillers municipaux d’opposition vides à droite suite à un motif professionnel. N’omettons pas une discussion retour sur des PV de stationnement sur les trottoirs (et l’espace public donc) d’habitants devant leurs domiciles multipliés en janvier dans certains quartiers de Blois, avec l’appel du maire aux forces de l’ordre à « plus de tolérance » et de l’adjoint Bourseguin aux automobilistes résidents « à un retour du bon sens des usages de l’espace public ». N’oublions pas enfin un long laïus de politique générale sur le cannabis, sa législation (ou non), la toxicité du CBD et le dossier noir de la délinquance, entre autres thèmes brûlants, déclamé par Michel Chassier (RN).
La Boire en ligne de mire
Justement, en abordant ce point, si ce sujet avait déjà été abordé le 6 février en conseil municipal dans l’enceinte de l’Hôtel de ville, la délinquance a fait l’objet le 8 février d’une signature dans les murs de l’espace Rosa Park à la Quinière, en présence de la police et de la gendarmerie, des maires concernés (Marc Gricourt pour Blois, Philippe Masson pour Villebarou, Stéphane Baudu pour La Chaussée-Saint-Victor, Denis Lesieur pour Saint-Sulpice-de-Pommeray, François Fromet pour Vineuil, Jean-Noël Chappuis pour Saint-Gervais-la-Forêt); du préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau; de la procureure de la République, Charlotte Beluet; et de Solène Berrivin, directrice académique de services de l’Éducation Nationale. Les chiffres, qui avaient baissé du fait de la pandémie et confinements, ont subi une hausse, en particulier les violences sexuelles et intra familiales. La précédente stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance (2019-2022) comportait trois axes : prévention des mineurs, prévention des violences familiales, cadre de vie et sécurité. Une nouvelle stratégie a été conclue le 8 février donc pour la période 2023-2026, parée cette fois de quatre axes de travail, à savoir les jeunes (responsabilisation, égalité filles/garçons, addictologie, décrochage scolaire, prévention du harcèlement, etc.), les personnes vulnérables (et leur prise en charge), la tranquillité et la sécurité publiques, ainsi que la gouvernance (coordonner et faire savoir). En somme, favoriser le vivre ensemble et les actions en faveur de, de manière collective. “Ce ne sera pas un document signé puis enfermé dans un placard,” a indiqué la procureure Beluet, insistant au passage sur la forte prégnance de stupéfiants sur ce département. “Les choses avancent quand il y a de la conviction que nous portons ensemble.” François Fromet en a profité pour jeter un pavé dans la mare en interpellant les services de l’Etat à se saisir de la question selon ses termes “d’un site qui pourrit la vie de tous. C’est un souci social et environnemental avec des dépôts sauvages de déchets,etc. Il faut reloger les quelques familles qui y sont encore et fermer la Boire (souvent considérée comme une zone de non-droit, avec des gens du voyage, ndlr), puis le nettoyer pour retrouver sa biodiversité.Il faut prendre le taureau par les cornes ! ”. “C’est un gros chantier. J’ai fait la promesse de prendre le sujet à bras-le-corps, je vais le faire,” a promis le préfet Pesneau.
É.R.