Blois Agglopolys : L’agglomération s’entoure de partenaires pour remobiliser les friches


Selon le président d’Agglopolys, Christophe Degruelle, la démarche est originale. Une méthode va en effet être expérimentée pour établir un diagnostic foncier sur le Pays des Châteaux, avant un dialogue avec les propriétaires et d’éventuels porteurs de projets. Des permanences d’informations sont annoncées pour les intéressé(e)s.
Vingt-cinq communes, 559 hectares de friches agricoles recensés sur ces dernières via l’outil participatif Vigifriches accessible en ligne, sorte d’observatoire de recensement, ainsi que 122 ha de “biens présumés sans maître », c’est-à-dire des parcelles jugées sans propriétaires. Les chiffres donnent le ton de l’opération qui va se lancer sur le territoire de la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys dans un objectif très précis, celui de remobiliser des terres de la Sologne viticole et du Val de Loire. Quel réel potentiel ? “Depuis quatre ans, le Pays a mis l’accent sur la dimension alimentaire avec le PAT (Projet Alimentaire Territorial),” explique Christophe Degruelle. “Les deux intercommunalités, Grand Chambord et Agglopolys, ont adapté leurs PLU (plans locaux d’urbanisme) en lien avec le SCOT (Schéma de cohérence territoriale). Mais le foncier va être de plus en rare, de plus en plus cher et avec la loi climat et résilience, il faudra en consommer moins. C’est peut-être donc un effet pervers non prévu par le législateur : il risque d’y avoir plus de friches et de délaissés agricoles. Un certain nombre de terres sont entretenues au minimum dans l’illusion que ce soit bientôt constructible, c’est la clause du grand-père.” Pascal Huguet, président du comité technique Safer Centre (Société d’aménagement du foncier et d’établissement rural), a insisté à son tour. “Ce modèle, qui laisse penser aux propriétaires que tout sera constructible, n’existe plus, il faut se le sortir de la tête ! Nous sommes plutôt face à de la gaspille agricole. Et ces terres à l’abandon, ce n’est pas attirant non plus pour le touriste.” Par conséquent, Agglopolys et le Pays des Châteaux se lancent dans une méthodologie expérimentale pour la remobilisation de ces espaces non exploités et cultivés, s’appuyant sur les compétences de la Safer du Centre, de la Chambre d’agriculture de Loir-et-Cher et du CDPNE (Comité départemental de la protection de la nature et de l’environnement). Derrière ce décor champêtre en devenir, pour parler à nouveau nombres, l’opération est estimée d’un coût de 83 042€ TTC, épaulée par des soutiens financiers de la région Centre-Val de Loire, du programme européen LEADER et de la fondation Carasso (pour la nature et l’Homme, via le programme TETRAA pour les « Territoires en transition agroécologique et alimentaire”, mené en collaboration avec AgroParis Tech).

Un calendrier de rencontres du 30 janvier au 9 février
Pour une fois, l’ensemble des acteurs est mobilisé et concerté en amont. Même s’il faudra réussir à trouver un mix ou équilibre entre intérêts de territoires, économiques, environnementaux et de biodiversité, sans oublier attractivité touristique, et ce ne sera pas forcément simple, mais la dynamique a le mérite d’exister. Quels projets concrets pourraient naître sur ces friches prêtées ou louées, après ce diagnostic inédit ? Arnaud Bessé, président de la Chambre d’agriculture, a évoqué la filière bois, l’élevage ovin, la production de fromages de chèvre, la méthanisation, ou encore l’opportunité de développer en surfaces l’AOC viticole Cour-Cheverny. “Une fenêtre de tir est ouverte, il ne faut pas la louper, le train ne passera pas deux fois,” a-t-il martelé. Alors, les personnes intéressées peuvent s’informer lors de différentes dates programmées à cet effet, à savoir : lundi 30 janvier, à Saint-Dyé-sur-Loire, à la salle d’animation, parking école chemin du Flanc, de 9h à 11h30, pour les communes concernées de Saint-Laurent-Nouan (9h), Muides-sur-Loire (10h), Maslives (11h), Montlivault (11h30) et Saint-Dyé (10h); lundi 30 janvier, à Huisseau-sur-Cosson, salle des fêtes “foyer familial”, 253 route de Chambord, de 14h à 16h30, pour les communes de Huisseau-sur-Cosson (14h), Tour-en-Sologne (15h), Mont-Près-Chambord (16h), Saint-Claude-de-Diray et Vineuil (16h30); jeudi 2 février, à Chailles, salles des fêtes / espace Chavil, 1 rue des Poussetières, de 14h à 16h30, pour les communes de Chailles (14h), Candé-sur-Beuvron (14h30), Les Montils et Seur (15h30), Blois et Saint-Gervais-La-Forêt (16h30); jeudi 9 février, à Chaumont-sur-Loire, salle de la mairie, 81 rue Maréchal-de-Lattre-deTassigny, de 9h à 11h, à Rily-sur-Loire (9h), Chaumont-sur-Loire (9h30), Monthou-sur-Bièvre (10h) et Sambin (11h); jeudi 9 février, à Cour-Cheverny, salle de la mairie, 1 place de la République, de 14h à 16h30, pour les communes de Cellettes (14h), Chitenay (14h30), Cormeray (15h), Cheverny (16h) et Cour-Cheverny (16h30).
É.R.