Nécrologie : Le journaliste Alain Vildart a quitté la scène et la presse


On ne croisera plus, autour du quartier de la Halle aux grains de Blois, la silhouette nonchalante d’Alain Vildart qui est parti rejoindre à l’âge de 72 ans, bon nombre de ses ami(e)s ou idoles dont Georges Brassens, au premier rang, et des guitaristes de haut talent qu’il admirait de par le monde.
Puits de sciences, musicien dans l’âme et dans la pratique, lecteur attentionné, journaliste touche à tout,- du fait divers aux grands concerts de musique classique ou en contact avec les grands de ce monde tout comme avec la base même de son lectorat-, Alain Vildart, de Romorantin à Blois, aura servi La Nouvelle République (*), en bon soldat de la presse, en localier à 100%, sans faillir à sa tâche, sans chercher à grimper dans la hiérarchie, en préférant vivre, parfois, de l’air du temps, mais en restant libre et indépendant. Sa plume était aussi précise que redoutable! Réunis, le vendredi 13 janvier (quelle coïncidence !), les membres de sa famille et plusieurs de ses amis (journalistes, musiciens, amis politiques, artistes, lecteurs…) lui ont rendu un sobre et dernier hommage au cimetière de Blois-La Forêt, sous la conduite de deux de ses proches confrères, Éric Richard, rédacteur régional à Orléans, et Lionel Oger, responsable de la rubrique des faits divers à la rédaction de Blois de « La Nounou ». Quelques anecdotes de sa vie ont fait sourire, malgré la tristesse du moment, ceux qui entouraient son cercueil, dont des «échanges» un peu vifs, mais très respectueux avec Jack Lang et Bernadette Chirac, au sujet du président…
Le dernier geste symbolique de l’au revoir a été constitué par le jet de pièces d’échecs, un jeu où il était réputé redoutable, qu’il adorait comme le tennis qu’il pratiqua longtemps, la musique, tous les arts, et l’envol de petites fusées en papier annotées ; de quoi l’accompagner dans son dernier et long voyage, bien loin de ses dernières souffrances, mais aussi des paradis et des plaisirs qu’il côtoya durant son passage, entre Sologne et Blaisois, ses deux patries de cœur.
Puis, la salle Guillon à Villebarou accueillit, en hommage à sa passion et à sa mémoire, un bœuf servi de main de maître par toutes celles et tous ceux qu’il avait fréquentés sur les scènes du département ou ailleurs, tous unis dans un même souvenir amical avec Alain : Claire et Éric Plaisant, Marie-Christine Thiercelin, Aline Pelletier, Clarisse Millet, Laurent Zeller, Thierry Rizzo, Laurent Delaveau, Cyril Parmentier, Michel Aniorte, Michel Camus et Lionel Oger, autour, notamment, de Hallelujah de Léonard Cohen, Bridge Over Troubled Water de Simon et Garfunkel, Tears in heaven d’Éric Clapton…
Outre le fait que je garderai un excellent souvenir confraternel d’Alain, je ne peux me détacher l’esprit d’un concert exceptionnel qu’il avait animé avec Jean-Claude Deret (Thierry la Fronde…), père de Zabou, chez l’écrivain beauceron et ami commun, Gérard Boutet à Josnes. C’était le 14 février 1986, soit hier ! Ah si le temps pouvait s’arrêter à certains moments. Au revoir l’ami ! Là haut, où que tu sois, entre Paradis et Enfer, accorde ta guitare, prépare le bal et attends-nous…
Richard ODE
(*) Une pensée aussi pour notre consoeur de La Nouvelle République qui fut chef d’agence du bureau détaché de Romorantin, Laurence Texier, disparue trop tôt à 38 ans au printemps 2022, après une courageuse bataille de plus de trois ans contre un cancer.