Les bonnes résolutions sont comme les promesses. Jacques Chirac, le président-tripoteur du cul des vaches de la fin du siècle dernier, affirmait que ces dernières – les promesses, pas les vaches- n’engageaient que ceux qui y croyaient. En haut de la liste, cette année je vais me croire, au minimum, pendant quelques jours ! Juste derrière, le second vœu sera de ne pas être trop caustique. Un vrai programme pour 2023. Ce devrait être encore moins facile à tenir que le désormais dry january. Un régime sec en janvier, alors que l’on doit finir les restes des réveillons, on peut assimiler ça à du gaspillage.
En ce début d’année, le bon usage des vœux interpelle. Au-delà de tous les faux-culs politiques qui nous les font ou feront parvenir avant le 31 du mois, sinon ça vaut pas, alors que le wokisme devient un art, les vœux sont à l’image des résolutions. D’ailleurs, ce matin, au café des délices des réseaux sociaux, un quidam s’évertuait à souhaiter une bonne année, une bonne santé, à ses amis, à ses pas amis aussi. Une question me taraude depuis cette lecture, d’autant que plein d’autres quidams ont fait de même dans la foulée d’une écriture qui n’était pas plus inclusive que ça. En ce début d’année donc, même si les conventions, même si la norme, même si les habitudes sont ainsi, ne pourrait-on pas s’exonérer de présenter ses vœux à la cantonade, surtout à des gens dont on se contrefout ? Lecteur ne prend pas la mouche, faire l’effort de lire cette prose est d’ores et déjà un gage de relation entre nous, même pour ceux qui ne comprennent pas tout ! Ce n’est pas comme si on ne se connaissait pas. On dit couramment qu’un vrai ami c’est quelqu’un qui connaît vos défauts mais qui vous aime quand même, alors. Bien évidemment, votre serviteur vous souhaite une bonne année, une bonne santé, tout ça. On est cependant d’accord que, pour ceux qui n’aiment pas les CCV, on le dira avec moins de puissance que pour ceusses qui aiment sans le dire.
En général, doit-on donc souhaiter une « bonne année » à nos moins amis dont, pour certains, nous ne sommes pas loin d’espérer qu’ils aillent effectuer un stage de relation physique non consentie chez les Hellènes ? Doit-on invoquer les dieux, les esprits et tout le toutim, pour que la santé d’individus que l’on exècre soit sans anicroche ? Pas très constructif alors que, dans notre esprit, est d’ores et déjà établi l’application automatique de la loi en faveur de l’euthanasie. Par exemple, pour nos vieux jours, not’Manu et not’Elisabeth ont donné un début de réponse avec la réforme envisagée des retraites, avec les voeux en milieu hospitalier aussi. Travailler jusqu’à 65 ans, faire plus de 35 h par semaine, ça implique que côté santé c’est bon ! Il faudra aussi être en pleine forme chez les fonctionnaires parce que, avant d’aller fonctionnariser ils peuvent toujours conduire le bus scolaire. Chez les instits, l’esprit sain devra être accompagné d’un corps sain, associé à des capacités de jeûne si l’intervention en collège se situe dans le médian de la journée, soit d’ubiquité. La bilocalisation, rien de moins va leur être demandé. Sinon ça ne va pas être possible d’aller dans les collèges jouer les renforts comme le voudrait Pap Ndiaye, le ministre de l’éducation et de la jeunesse.
Que souhaiter à Vladimir ? Que souhaiter à Recip ? Que souhaiter à Xi ou à Kim ? Que souhaiter à Ebrahim et tous les mollahs ? Que souhaiter à Viktor, Andrzej, à tous les populistes d’au-delà de nos frontières et aussi à ceux du pâté de maisons d’à côté de chez nous ? Que souhaiter à toux ceux-là dont le point commun est leur rejet de la démocratie. Perso, j’aurais bien quelques idées mais …
Bon, ben, et pi la santé surtout… parce que, côté bonnes résolutions, ce n’est pas encore raté mais ça en prend le chemin.
Fabrice Simoes