Le début du mois d’avril fut frisquet et même enneigé. Mais les artistes exposés cette nouvelle saison, la quinzième, au Domaine régional permettent d’apposer des couleurs printanières et du soleil dans les yeux et le coeur des visiteurs.
Quinze années déjà. Le temps passe vite mais les souvenirs restent. Ceux imprimés par les saisons d’art contemporain à Chaumont-sur-Loire demeurent certainement au fil de saisons. Des saisons qui depuis quinze éditions se suivent mais ne se ressemblent pas. Soit on aime, soit on n’aime pas, mais chacun des artistes exposés et conviés au Domaine régional (200 depuis 2007!), que ce soit dans son parc, ses écuries, ses granges et son château, ne peut laisser petits comme grands indifférents. Pour son quinzième anniversaire, la saison d’art 2022, visible in situ depuis le 1er avril et jusqu’au 30 octobre, continue de placer les petits pinceaux dans les grandes oeuvres, avec évidement quinze personnalités artistiques hexagonales et internationales, alors même sous un ciel gris un peu frisquet doublé d’une actualité tristement chargée, le coeur est toujours chaud d’émotions et de découvertes à foison à Chaumont ! Des sensations et sentiments éveillés grâce aux univers de Miquel Barcelo, Jean Le Gac, Jaume Plensa, Fabienne Verdier, Stéphane Guiran, Evi Keller, Christophe Marchalot et Félicia Fortuna, Lélia Demoisy, Françoise Vergier, Carole Benzaken, Christiane Löhr, Katarzyna Kot-Bach, Alison Stigora, John Grade, Bob Verschueren. Et, au cas où, si vous trouvez cette liste trop courte, si vous n’êtes pas rassasiés, jetez un oeil, voire deux, à la galerie digitale de Davide Quayola, entre pointillisme et impressionnisme… numériques !
Une femme, un bain, un orme !
Nos coups de coeur ? S’il faut choisir un top 3, le bain-baignoire à l’enveloppe vert flashy (cf. notre photo) et à l’intérieur tout doré de Christophe Marchalot et Félicia Fortuna (leur cheminement est inspiré d’une carapace de coléoptère, mais nous y voyons une baignoire en cactus, c’est ainsi, eh oui, et d’ailleurs, l’oeuvre raconte le rapport de l’Homme à l’eau, donc la perception personnelle n’est pas si éloignée!); l’image d’un corps féminin en fleurs croqué sur le support par le surdoué Jean Le Gac, star dès ses dix ans dans son école grâce à un dessin, qui affirme adulte « préférer rêver la vie”; et les lumières d’ormes dans la nuit de Stéphane Guiran, dont nous avons le dernier roman “Le chant des ormes” qui attend pour lecture sur notre table de chevet. Ce dernier artiste explique via des créations autant lumineuses que quasiment spirituelles “comment (les arbres) nous montrent combien nos actes résonnent sur toute vie.” Sans omettre deux mentions spéciales à la bibliothèque intérieure de Carole Benzaken, où toutes les polyphonies sont possibles, ainsi qu’au travail créatif de Lélia Demoisy, scénographe qui mixe des souvenirs du vivant (dents par exemple) cassant les codes naturels. Nos choix sont subjectifs; à vous de découvrir le reste sur place et d’en apprécier les spectacles ! L’art à Chaumont (comme ailleurs) ne s’explique pas mais se ressent.
É. Rencien
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