Pierre Guérin a exposé ses œuvres en Corée du Sud


Pierre Guérin, graphiste-graveur blésois et artiste très connu pour ses multiples talents dans plusieurs domaines, a exposé, à la fin de l’an dernier, quelques-unes de ses œuvres à Gwangju, en Corée du Sud.
L’exposition a eu lieu dans la galerie de Mme Hong Joo, à l’invitation de Jungsuk Noh, directrice de l’AVCAA, et ce, après une résidence de six semaines sur place. Une seconde exposition aura lieu prochainement au Miro Center à Gmangju, avec plusieurs autres artistes internationaux, dont, à nouveau, Pierre Guérin.
Après un long travail de création en noir et blanc sur métal parsemé de réalisations en gravure sur bois, Pierre Guérin a commencé une collaboration d’interprétation gravant une série de portraits d’ours, dessins au pinceau, signés par Anne-Marie Piaulet.
Et, à partir de ce travail minutieux de rendu de matières et de textures, il décide d’agrandir dix fois des détails. Ce fut le point de départ d’une nouvelle voie d’interprétation. Il s’empare, alors, de fragments d’œuvres d’Anne-Marie Piaulet dont il travaille l’agrandissement jusqu’à l’abstraction. Sous sa gouge, la recréation prend vie, s’anime grâce à un long et méticuleux processus d’encrage, jouant sur les juxtapositions ou chevauchements de couleurs, la transparence, la répétition du motif, avec un subtil décalage ou une savante rotation ; à partir d’une même matrice, le motif est multiplié dans l’espace de la feuille ou déployé dans la longueur. Il s’étend, alors, sur des kakémonos, des bandes papier d’une extrême finesse, pouvant atteindre 2 à 10 mètres de long! Le travail se poursuit par séries pour arriver à un «multiple unique» qui n’est jamais encré de la même manière ni avec les mêmes transparences.
Pierre Guérin a travaillé au hasard, tout en suivant un protocole de départ, selon un instinct maîtrisé, avec l’exigence du chasseur de couleurs qu’il est, pour aboutir à un résultat impressionnant.
La magie de ses gravures réside, paradoxalement, dans sa quête de vibrations de la couleur. L’impression, en elle-même, prend le pas sur la création de la matrice. Le motif de la forme imprimante peut être dessiné par lui, repris de ses travaux précédents, ou recherché chez les maîtres anciens de l’estampe. Sa pratique nouvelle de la découpe laser des matrices ouvre un jeu entre forme et contre-forme, vers un champ d’exploration toujours plus riche. («Le graveur Pierre Guérin vit son art comme un insatiable explorateur» par Gabrielle Sauvillers).
Souhaitons que, après ces deux voyages en Corée du Sud, Pierre Guérin puisse faire profiter les Blésois et les habitants du Loir-et-Cher et de la région Centre-Val de Loire, de ces joyaux et pépites qu’il a exposés à plusieurs milliers de kilomètres de la Loire et de son val.
J.Z.