Le 22 novembre, la fée technologie offrant le don d’ubiquité, notre coeur aura balancé : suivre la visio du conseil municipal de notre chère Cannes, ville qui vient d’accueillir la cérémonie des NRJ Music Awards, ou celle de Blois, cité des bords de Loire ? Évidemment, nous aurons suivi la seconde qui, bien que loin du faste de la Côte d’Azur, aura joué son festival.
Il faisait un froid de canard en soirée le 22 novembre, et, les invectives étaient un brin gelées. Une quarantaine de délibérations peu trépidantes, un relent de campagne municipale pourtant terminée depuis bientôt deux ans, et au milieu, tout de même, un débat d’orientations budgétaires avant le vote du budget prévu le 13 décembre. Malgré tout, le show a été assuré dans l’opposition (sans Gildas Vieira, élu sans étiquette et “citoyen”, une nouvelle fois accaparé par son avenir présidentiel l’emmenant loin de Blois, à Paris, Londres, en Guinée…) comme à l’accoutumée par un élu qui est monté au créneau régulièrement, effectuant son rôle, Malik Benakcha (LR), non sous les applaudissements mais à un moment avec les ricanements du maire Marc Gricourt (PS). L’ensemble gratiné de belles formules ironiques du conseiller Benakcha, comme celle-ci : s’il existe « des produits dopants à utiliser, c’est bien votre fiscalité », ou encore « je suis sans doute plus socialiste que vous». Il y a eu ce conseil-là de surcroît l’agence d’attractivité du Département, créé en 2020 par l’ex-président Nicolas Perruchot, sur laquelle les projecteurs se sont à nouveau braqués, lors d’une délibération sur le concours de la municipalité au Fonds solidarité logement versé au Conseil départemental, où suite à une nouvelle intervention LR souhaitant augmenter l’obole, le maire adjoint à l’éducation, Benjamin Vételé (Génération.s) a proposé acidement de soumettre l’idée en session départementale, à ladite agence au nom de la droite, de sortir son porte-monnaie à elle dans un rôle social. Enfin, n’omettons pas l’affaire de la fameuse commission d’appel d’offres (CAO) qui fut remise sur la table ; le groupe également d’opposition « Libres et Blésois ». Étienne Panchout, qualifié de « porte-parole du gouvernement » par l’édile Gricourt, épaulé dans sa plaidoirie par sa colistière Mathilde Desjonquères (Modem), très pris professionnellement, ont défendu leur cause pour continuer à participer en distanciel, en visioconférence à l’instance précitée où ils siègent (une alternative permise par le Code des collectivités territoriales), afin de pallier à leurs absences politiques en présentiel. En vain, une raison de confidentialité fut évoquée par majorité PS et opposition LR, un changement d’horaire fut privilégié. Le maire adjoint à la sécurité, Yann Bourseguin a même souligné qu’à force de vouloir être « des élus 2.0 », le risque est de devenir « des élus zéro. » Dans un contexte où le Loir-et-Cher est sous le feu de la rampe du fait d’affaires à multiples remous scandaleux, en effet à méditer… Un festival d’étoiles, qui ne filent parfois plus, et pourtant, nous sommes pas du tout sur la Croisette !
Émilie Rencien