Lancée au mois d’avril dans plusieurs quartiers de Blois, l’opération «Flore des trottoirs», animée par Muriel Deparis, doctorante en écologie à l’INSA-École du Paysage de Blois, dans le cadre de la préparation de sa thèse, en relation avec le service Propreté Urbaine de la Ville de Blois, connaîtra ses conclusions dès le début de l’automne, qui déboucheront sur un genre de livre blanc scientifique en relation avec les étudiants de l’École du Paysage.
Depuis la suppression, dès 2008, de l’utilisation de pesticides pour l’entretien de l’espace public, le but de cette phase-opération verte (www.blois.fr/trottoirs-fleuris) consistait à laisser la végétation croître naturellement dans une quinzaine de rues dont celle du Prêche (centre névralgique de l’expérience), tout en étudiant la perception des passants et des habitants des cinq quartiers répertoriés à Blois qui offrent tous une diversité variée de productions se concluant par une ville plus verte, plus fleurie et, somme toute, plus agréable, tant les couleurs se sont, harmonieusement (307 espèces recensées!), mélangées, équilibrées et assorties, le public étant informé par des stickers informatifs précis décrivant une bonne douzaine de plantes (pissenlit, pâquerette, vergerette du Canada, véronique de Perse…) et des panneaux explicatifs plus généralistes et pédagogiques mettant en relief les buts de cette protection. La biodiversité est mise encore plus en valeur et les habitants, en respectant cette opération, s’engagent dans une démarche citoyenne de proximité, en participant au fleurissement et à l’harmonisation de leur propre environnement qui, ainsi, ne correspond pas à un mauvais entretien de l’ensemble, mais à une occupation aussi raisonnée que raisonnable. Près de 500 habitants se sont déjà engagés dans cette politique environnementale autour de leurs lieux habituels de vie et l’opération se poursuivra, sans nul doute, l’an prochain avec, comme cette fois, la mise à disposition de kits de fleurissement, accompagnés de conseils de la part des services verts de la Ville.
Il a été prouvé, notamment avec le développement des pissenlits en ville que leurs floraisons constituaient, pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs, l’une de leurs ressources principales pour (sur)vivre et produire du miel, principalement.
Par ailleurs, pour Hélène Menou, adjointe à la nature en ville, et David Legrand, adjoint à la qualité du cadre de vie, et les membres de leurs équipes, cette initiative 2021 «Flore des trottoirs» accompagne les actions déjà lancées en matière de l’extinction régulée de l’éclairage nocturne ; la mise en place des abris pour chauve-souris et hirondelles ; la pose de six ruches en ville avec une colonie estimée à près de 70 000 abeilles ; l’éco-pâturage mis en place en périphérie de Blois ; la protection de la faune en général…, pour que Blois devienne quasiment exemplaire en matière de biodiversité, développement durable et respect de la nature.
Le tout sera pesé et mesuré lors de la présentation prochaine du livre blanc qui dégagera des conclusions, certes, mais aussi des pistes pour un avenir meilleur à laisser aux jeunes générations qui arrivent.
Jules Zérizer