Bourges veut devenir capitale européenne de la culture


La capitale du Berry poursuit son ascension vers les sommets de la reconnaissance. Bourges se lance un nouveau défi, culturel.
Ce titre honorifique suscite un indéniable intérêt de la part des villes candidates car, outre l’image internationale valorisée, ce sont des retombées économiques qui s’ajoutent à cette labellisation. Faire de la culture un moteur de développement à long terme des villes est un des buts recherchés, et Lille en est un exemple ; cette ville avait accueilli en 2004, année de sa labellisation, plus de 9 millions de visiteurs. Pour la France, un jury de sélection mis en place par le ministère chargé de la culture désignera en 2023 la ville qui représentera notre pays pour la labellisation programmée en 2028. Depuis 1999 où cette appellation capitale européenne de la culture fut estampillée, sur plus de 60 villes labellisées, quatre villes françaises ont reçu ce titre ( Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004, Marseille en 2013 ). En 2028, aux côtés d’une ville tchèque, une ville française aura cet honneur : pourquoi pas Bourges ? Le maire Yann Galut, profitant du formidable impact du Printemps de Bourges et de la présence des médias nationaux et internationaux, a donc lancé le mois dernier officiellement la candidature de Bourges à cette labellisation européenne. Il a expliqué. « Forte de son patrimoine, de son histoire, des grands personnages qui se sont illustrés sur cette terre, Bourges se lance aujourd’hui un nouveau défi : être reconnue comme capitale européenne de la culture. Aujourd’hui, ville d’art et d’histoire, labellisée par le ministère de la culture, Bourges vit au rythme du Printemps de Bourges, des élans créateurs des étudiants de l’ENSA (École nationale supérieure d’art) et des avants gardes de la friche de l’Antre Peaux. Demain, avec cette reconnaissance européenne, Bourges ouvrira une nouvelle page de son histoire et deviendra une véritable terre d’accueil pour les artistes… » .

Bourges, la culturelle, l’historique, la créatrice, la sportive et aussi ville verte
Ses monuments historiques attirent chaque année de nombreux visiteurs sachant qu’il existe dans la cité 150 monuments historiques, 7 musées, 8 salles de spectacles. 200 associations culturelles, 4260 évènements culturels/an, 12 festivals et pour le Printemps de Bourges, 200 000 festivaliers environ à chaque édition. Bourges possède un monument exceptionnel qui chaque année reçoit environ 600 000 visiteurs et qui est reconnue comme l’une des plus belles de France et classée au patrimoine de l’Unesco : la Cathédrale Saint Etienne. Avec ce fer de lance, on apprécie d’autres édifices : le Palais Jacques Cœur, l’Hôtel Lallemand, les musées, le vieux Bourges et son centre historique, son théâtre et bien d’autres… L’histoire récente, c’est aussi le Printemps de Bourges créé en 1977 et devenu incontournable et référence dans la programmation des festivals en France. Une « culture ouverte » avec un Printemps qui, depuis 2018, développe un programme d’éducation artistique et culturelle à destination des jeunes publics. Des actions également sous le label « printemps responsable » en adéquation avec les valeurs affirmées du Printemps. Comment, dans cet héritage, culturel, ne pas mentionner la Nouvelle Maison de la Culture qui sera inaugurée en septembre 2021 et qui positionne encore plus Bourges dans cette avancée culturelle et créatrice par tous et pour tous. Décriée à son origine par certains, elle sera un lieu emblématique de culture populaire de création artistique à la hauteur de cet héritage. Labellisée scène nationale, elle sera première Maison de la Culture bâtie au XXIe siècle. Réussite désormais acquise et qui la rend digne « successeur » de son illustre aînée, MCB inaugurée par André Malraux et le fameux discours du Général de Gaulle en 1965 : « encore une fois la culture domine tout. Elle est la condition sine qua non de notre civilisation d’aujourd’hui comme elle le fut des civilisations qui ont précédé celle-là»

Une candidature axée sur l’importance accordée aux artistes
Yann Galut a ajouté que « l’objectif est de créer des logements et des ateliers qui seront aux artistes destinés mais aussi de préserver leur statut social et leur santé. C’est un moyen pour valoriser la diversité culturelle et je fonde un grand espoir avec cette candidature et un titre qui positionnerait Bourges comme « cité européenne des artistes » et un haut lieu de création, de collaboration artistique d’où notre volonté de créer ici à Bourges, une « nouvelle Villa Médicis en Europe ». Le projet est de fait bien lancé avec un comité de pilotage élargi et transversal composé d’élues, d’acteurs culturels, de partenaires, de représentants institutionnels… Les 5 premiers grands chantiers opérationnels sont connus en lien avec les 9 objectifs opérationnels fixés par la Commission Européenne dans le cahier des charges : patrimoine-transition écologique; accueil des artistes-ouverture à l’Europe; mobilisation citoyenne. L’agglomération Bourges Plus, le Département et la Région sont parties prenantes du projet et en subliment les atouts. Tout comme la marraine, de la candidature : Lydie Lescarmontier, glaciologue, et le parrain, Hervé Le Tellier, écrivain qui enrichissent la dimension culturelle et environnementale du projet. Avec une bonne mobilisation citoyenne attendue et un respect des finances publiques qui seront mesurées et surveillées : « candidature écologique, environnementale et frugale en dépenses ; c’est notre volonté… » a conclu le maire Galut. La culture, la nature (une des villes les plus vertes de France avec 135 ha de marais et plus de 50m2 d’espaces verts par habitant) ; l’Histoire, le patrimoine, la création ; autant d’atouts qui pèseront à n’en pas douter et l’onde culturelle imprimée (signe du logo de la candidature) exprime avec modernité et subtilité la richesse qu’elle promet de déployer.

J.F.