Le nom est familier pour beaucoup. Écrit ainsi sur le papier dans un titre, il ne s’agit pas du tout d’une tambouille médiatique mais bien du dénommé déversoir historique de la Loire. Le secteur, étendu sur 350 ha sur trois communes blaisoises, s’apprête à faire peau neuve, et les citoyens sont même invités à y apporter leur concours.
La consultation publique a été lancée le 1er février sur https://www.agglopolys.fr/et chacun peut y exprimer sa recette (généralités et focus plus affirmés) jusqu’au 21 février. La Bouillie devrait passer d’une simplicité brouillonne à une cuisine d’aménagements plus élaborée, dès 2022. Le démarrage des premiers travaux est en effet planifié pour cette année-là; le budget associé est estimé dans une enveloppe pesant entre 4 et 6 millions d’euros HT. Petit rappel pour bien situer le contexte du lieu concerné : la Bouillie (du nom d’une ancienne ferme aujourd’hui disparue et du mot régional “bouille”, soit “bourbier, marais”) est un secteur situé en rive sud de Blois sur les communes de Blois, Vineuil et Saint-Gervais-la-Forêt. Ce déversoir historique de la Loire, destiné à préserver la cité des inondations, a toutefois déjà été impacté par les eaux; il a été envahi par celles du Cosson en crue, en juin 2016. Par conséquent, anticipant ce risque, depuis 2004, dans un enjeu de sécurité civile et dans un but curatif, Agglopolys, la Communauté d’agglomération de Blois, s’est engagée dans une vaste opération de désurbanisation de ce secteur (mise en place d’une ZAD, zone d’aménagement différé; 132 bâtiments acquis sur 143, dont 128 démolis). Agglopolys engage maintenant une réflexion sur l’aménagement et la mise en valeur de ce site « nu » de 350 ha en entrée de ville et d’agglomération.La démarche est présentée comme un enjeu majeur pour la population résidente comme pour les visiteurs. Pour les élus, c’est également l’opportunité de capter des entreprises et d’augmenter l’attractivité économique, tout en n’oubliant pas environnement et biodiversité (des circuits pédestres et cyclables sont envisagés; également, des parcours de pêche, une guinguette, un verger collectif, des jardins familiaux et partagés, etc.). Le projet parfait, en mode ville à la campagne ? “Vous pouvez chercher ici et là, elle peut rappeler la restauration de Cadaqués sur la Costa Brava (ex-Club Med) où la nature a repris ses droits. Mais c’est réellement une opération préventive, unique en France qui en inspirera peut-être d’autres dans un contexte actuel chargé d’inondations et de phénomènes climatiques récurrents, » réagit Christophe Degruelle, le président d’Agglopolys, très enthousiasme. “Ce site de la Bouillie possède une histoire riche de trois siècles. Au XIXe siècle, c’est l’époque de la marine de Loire qui touche à sa fin. Au XXe s., la relation avec le fleuve est oubliée et on construit n’importe où et comment. Au XXIe s., c’est le retour au sens de la nature, avec l’écologie. Nous allons pouvoir retrouver le fil de l’eau. La Bouillie est le futur Central Park du Val de Loire!” D’ici là, wait and see, qui naviguera dans le bouillon verra.
É. Rencien
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Un conseil, une visio, un budget
Seulement 18 délibérations pour une fois, des échanges courts mais une énième session distanciée. Le vœu de fin 2020 du président Degruelle n’aura pas été exaucé, le conseil communautaire du 4 février 2021 ayant eu lieu en visio-conférence, le contexte sanitaire ne s’arrangeant pas du tout obligeant. Dans une période déjà donc instable, le rapport sur les orientations budgétaires 2021 d’Agglopolys n’échappe au flottement ambiant. “Il existe une incertitude concernant les rentrées fiscales liées à l’activité et la conjoncture économique, nous sommes de plus en plus dépendants à cette donnée,” a souligné Christophe Degruelle qui a dû faire face à quelques critiques de l’opposition comme l’absence de projets structurants. “Notre gestion à l’agglo n’en demeure pas moins rigoureuse et maîtrisée, avec un plan pluriannuel doté de 45 millions d’euros. La situation est saine et l’idée persistante est de permettre de rendre les clés du camion nettes en fin de mandat. La transition énergétique demeure forte dans nos investissements (rénovation de l’habitat, mobilités douces, etc.).Quant à l’effet fiscal de la Covid-19 qui se transmettra surtout sur les finances communautaires par le canal de la Cotisation de la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), nous ne le ressentirons pas avant 2022. Il n’empêche que le fonds UrgencÉco de 350 000 € que nous avons débloqué fin 2020 a bien fonctionné. Il a été sollicité par beaucoup de restaurateurs et coiffeurs; à 95% dans le cadre d’une aide à la trésorerie. Il a même inspiré des idées à d’autres intercommunalités comme le Grand Chambord et Coeur de Sologne. ” Hors coronavirus accaparant les débats, l’acquisition d’une cellule commerciale de 300m2 dans le quartier gare à Blois a sinon été actée pour la création d’une Maison des Mobilités. Le vote du budget quant à lui aura lieu lors du prochain conseil le 25 mars.
É.R.