Orléans joue solidaire pour ses asso’ sportives


Les temps sont durs pour les associations sportives, c’est peu de le dire. Subventionnées par la ville qui les abrite, elles ont d’autant plus besoin d’aide que nombre de leurs licenciés ont déserté les stades, dojos et gymnases depuis le mois de mars. Orléans fait jouer la solidarité, prolongation de l’esprit sportif et associatif.
La ville d’Orléans compte 192 associations sportives. Les élus de la nouvelle municipalité les rencontrent depuis le mois de juillet, pour faire le point sur leurs finances, leurs adhérents et leurs capacités à affronter les prochains mois.
Thomas Renault, adjoint en charge des sports, et Romain Lonlas, chargé des grands événements sportifs, ont pris leurs bâtons de pélerins et déjà rencontré 142 associations et clubs. « En moyenne, explique Thomas, on note une perte de 24% de licenciés, particulièrement juniors et seniors ». Les pertes économiques vont de pair et impactent le fonctionnement des structures, notamment de celles qui ont des salariés. Car même si le chômage technique existe, même si les associations ne payent pas de loyer à la ville pour occuper les installations, c’est tout un écosystème qui se délite peu à peu ; au point que l’avenir de certaines associations semble menacé.

David et Goliath
En réaction, la municipalité a choisi de faire jouer l’équité et la solidarité. « Les associations les plus solides, et celles qui sont le plus subventionnées, viendront en aide aux plus fragile », explique Thomas Renault. Comprendre que les subventions des unes seront amputées au profit de celles des autres. Depuis le mois d’octobre, plusieurs associations ont déjà sollicité une aide financière, et 42 500€ leur ont été alloués. Une somme qu’il a fallu trouver ailleurs, sans déséquilibrer le budget municipal. Ce sont logiquement les Goliath qui aideront les David. L’OLB.A a ainsi vu son budget fondre de 190K€ à 79K€. Et ce n’est qu’un début, puisque la règle veut que les budgets des associations ne soient pas subventionnés à plus 40%.
Les associations les plus touchées par la crise sanitaire sont les clubs de judo. Une aide exceptionnelle a été octroyée à « Jeunesse Art Martial » qui, bien plus qu’une association sportive, fait œuvre d’animation sociale dans le quartier de l’Argonne. « On a vu leur détresse, se souvient Thomas, par le nombre important de jeunes qui ont quitté le tatami ».
Se réinventer
Alors la résistance s’organise ! Les réunions en visio se multiplient avec la mairie, mais aussi entre les associations, qui apprennent à se connaître, échanger les bons procédés et les idées malines. À l’image du club de taekwondo, qui a édité une ligne textile pour financer son manque à gagner. La ville d’Orléans souhaite aussi ne pas oublier les coaches indépendants. Elle fait d’une pierre deux coups en subventionnant leur intervention dans les clubs (à hauteur de 1 000€), pour préparer la reprise (pour solliciter une subvention pour un coach sportif : subventionVO.sports@orleans-metropole.fr).
Enfin, il y a les négociations au niveau régional ou national avec les fédérations pour que l’activité perdure. Ainsi la patinoire qui ne rouvrira pas le 15 décembre (comme la piscine et les stades), n’aura pas accueilli les hockeyeurs suffisamment longtemps pour que les championnats se disputent normalement. La saison sera donc prolongée jusqu’au mois de juin. « On semble retrouver les vraies valeurs du sport, se félicite Thomas Renault, les associations jouent le jeu, certains n’ont même rien demandé » !

Stéphane de Laage