Après le bilan catastrophique des moissons, tous genres confondus, récemment dressé, la Chambre d’Agriculture lance un nouveau cri d’alarme tant la situation vire au cauchemar sur tout le secteur du département, avec d’énormes craintes pour le devenir des exploitations, des animaux, et surtout des hommes…
Par visioconférence, de chez lui, le président Arnaud Bessé s’est entretenu avec la presse pour évoquer, avec des trémolos dans la voix pourtant pas perturbée par la présence d’un masque, un état des lieux très compliqué, hors Covid-19 et hors conditions climatiques. Le moral est au plus bas dans les troupes rurales, tous secteurs confondus, et la Chambre a lancé la mise en place d’une cellule «À vos côtés pour passer le Cap ou PLC», avec un numéro dédié le 02 54 78 75 75. De 8h30 à 12 heures et de 13h30 à 17 heures, après filtrage des appels, le correspondant sera accueilli par un responsable de la structure consulaire qui l’écoutera et tentera de trouver, de suite, à chaud de trouver une réponse apaisante aux problèmes posés avant de les étudier encore plus en relation avec les techniciens concernés pour apporter un réponse la plus rapide possible à l’appelant. Le principal est que l’appelant ne se sente pas isolé, perdu. Les analyses de son dossier et de ses attentes feront l’objet de la plus grande attention de la part des chargés de mission, avec l’appui d’autres structures liées à la Chambre, telles le Conseil départemental, la préfecture et bien d’autres…Divers types d’appui et d’orientation seront proposés en matières techniques, relations humaines et/ou économiques et en stratégie pou tenter de rebondir sans trop de dégâts.
Par ailleurs, un autre numéro, le 09 69 39 29 19 (ou Agri Écoute-MSA) permettra un dialogue plus économique ou social, sans négliger des questions portant sur la santé. Pour le président de la Chambre d’Agriculture, la situation, qui connaît une ampleur jamais atteinte à ce jour, est très grave. Tout le monde est touché, les paysans, les forestiers, les horticulteurs, les centres équestres et tout ce qui porte sur la filière équine…, sans oublier les jeunes récemment installés ou en cours d’installation. «Tout n’est pas foutu, mais c’est de plus en plus dur. Il va falloir repenser toutes les filières et bien étudier tous les investissements à condition d’avoir encore de la trésorerie ou de trouver des banquiers à l’oreille attentive. Le rendez-vous avec le plan de relance ne doit pas être loupé et les premiers dossiers complets seront acceptés. Toutefois, le train ne passera pas deux fois. Les projets retardés ou en sommeil risqueraient de ne pas voir le jour». Arnaud Bessé se montre, toutefois, encore un peu optimiste en soulignant que l’agriculture française, qui a connu plusieurs crises, s’en est toujours sortie. Elle pourra le faire aujourd’hui encore, mais il faudra tout entreprendre pour limiter la casse et laisser les paysans vivre de leurs productions, au pays. Or, aujourd’hui, certains perdent jusqu’à 300 euros par hectare cultivé. C’est du non-sens et la paysannerie n’aime pas cette situation plus qu’anormale, surtout si elle dure.
Jules Zérizer