Le dernier roman de Michèle Dassas, « A la lumière de Renoir », vient de paraître aux éditions Ramsay. Rencontre avec l’auteur.
Petit Solognot : Qui est Jeanne Baudot, l’héroïne de « À la lumière de Renoir » ?
Michèle Dassas : Jeanne Baudot naît en 1877, peu de temps après la création du mouvement des impressionnistes, si décriés à leurs débuts. Son père est médecin-chef des Chemins de fer de l’Ouest. Sa mère est ouverte à tous les arts : musique, littérature, peinture. Ce sont des parents aimants, très à l’écoute de leur fille. Jeanne, sensible à la beauté de la nature, commence très tôt à peindre. Elle suit dans un premier temps les cours assez classiques de Jean-Baptiste Callot.
P.S. : Est-elle douée ?
M.D. : Elle a du talent et elle possède aussi une qualité essentielle : la persévérance. Elle peut reproduire dix fois de suite le même modèle, afin de toujours améliorer le rendu.
P.S. : Comment rencontre-t-elle Renoir et quelle est leur relation ?
M.D. : Grâce à son cousin Paul Gallimard, elle fait la connaissance du peintre qui commence à jouir d’une certaine aura. Il a 52 ans et elle 16. Deux bonnes raisons d’être intimidée ! Or Jeanne ne se laisse pas démonter. Elle désire tant recueillir l’avis du maître sur ses productions. Les encouragements de ce dernier vont décider de son avenir et convaincre ses parents de la laisser se consacrer entièrement à son art. Renoir et Jeanne deviendront de vrais complices et passeront des centaines d’heures à peindre ensemble. Elle fut sa muse, son élève et son amie.
P.S. : Pourquoi avez-vous choisi ce personnage ?
M.D. : Cette fois, je voulais écrire un ouvrage sur une artiste. Jeanne Baudot m’a permis de faire revivre le monde des impressionnistes, des intellectuels et artistes de la fin XIXème, début XXème, ma période de prédilection. Jeanne évoluait comme un poisson dans l’eau dans cette société. Elle côtoyait Degas, Maurice Denis, Paul Valéry, Maillol. Elle fut l’amie intime des petites Manet. Toujours à la recherche de la perfection, de la « beauté pure », le bonheur de peindre illumina sa vie.
P.S. : Comment avez-vous recueilli des renseignements sur elle ?
M.D. : J’ai effectué beaucoup de recherches, à travers de nombreuses lectures et des témoignages. L’académicien Jean-Marie Rouart a même pu m’imiter sa voix !
A notre tour, nous lui devons aussi ce bel hommage : « C’est la magie de ce monde englouti que fait revivre Michèle Dassas. Renoir y est partout en filigrane dans son livre, comme il est présent dans ma famille pour avoir donné une éternité, celle que seul donne l’art, aux visages de tant de parents aimés. C’est dire tout le plaisir que j’ai eu à lire ce livre. » Bonne lecture !
