Le sujet est sur la table des visio-conférences que donne le président du Conseil régional, François Bonneau, à la presse depuis le mois de mars et le début de la crise sanitaire. C’est acté : la signature du Fonds de solidarité baptisé « Renaissance » a eu lieu vendredi 15 mai, midi, après la commission permanente des élus régionaux à Orléans. Détails du plan de bataille suite aux effets du coronavirus et du confinement inhérent.
Hormis une poignée qui réfléchit encore et un refus enregistré, dans l’ensemble, 2 métropoles, 7 agglomérations et une quarantaine d’intercommunalités rurales ont répondu favorablement à l’appel de la région Centre-Val de Loire à unir leurs volontés et leurs moyens dans le but d’aider, de façon aditionelle face aux autres outils existants et mis en place par ailleurs, le monde entrepreneurial et plus particulièrement les entreprises de moins de 20 salariés, notamment celles liées au tourisme, à l’hôtellerie, à la restauration, à l’alimentation. « Ce serait un comble pour un Fonds Renaissance de ne pas y inclure les châteaux ! » aura commenté le président régional, François Bonneau (PS). « De plus, sauver un café, c’est préserver le quotidien des citoyens qui y sont attachés. Les petites entreprises, importantes pour le maillage de notre territoire, constituent souvent l’âme de nos quartiers, villes et villages. » Dans le détail, avec la Banque des Territoires, la Région et l’ensemble des collectivités intercommunales du territoire régional ont ainsi acté la création de ce dispositif présenté comme inédit et innovant, pesant 12 M€. L’idée, donc est d’épauler le redémarrage de plus de 1 000 petites entreprises du tourisme, de l’artisanat du commerce, par des avances remboursables, d’autant plus que le Centre-Val de Loire milite en parallèle pour une stratégie de relocalisation industrielle en guise de moteur de reprise économique (https://www.lepetitsolognot.fr/deconfiner-puis-relocaliser-realite-ou-songe-dete/) depuis ces deux derniers mois malmenés par le Covid-19. La Banque des Territoires et la région Centre-Val de Loire versent chacune 4,75 millions d’euros dans cette tirelire de Fonds, tandis que les intercommunalités promettent un soutien à hauteur de 1€ par habitant à minima.
Une aide appuyée, au parfum de développement durable
Si d’autres coins de l’Hexagone ont également lancé un partenariat d’urgence similaire, identifié par un nom différent (Grand Est, Bretagne, Sud), mais qui revient au même finalement dans l’action engagée, le Fonds Renaissance du Centre-Val de Loire est teinté d’une volonté de transition environnementale face à une société qui est progressivement déconfinée mais aussi appelée à évoluer, concernant les rapports producteur-consommateur par exemple.« Cette crise ne doit pas masquer les autres crises, » a réagi Charles Fournier (EELV), vice-président régional en charge de la transition écologie et citoyenne. « Pour moi, cette crise est écologique avec des conséquences sanitaires. Il est nécessaire d’accompagner ce souhait de transformation en saisissant le prétexte de l’économie. Sinon, nous entrerons davantage dans une fragilisation. Ce Fonds peut permettre de soutenir un restaurant local qui traite différemment ses déchets ou utilise moins de plastiques ou propose plus de produits locaux. D’autres exemples peuvent être cités. Ce Fonds doit être simple, agile et efficace. » À suivre, le chemin risque d’être long et tortueux, mais qui ne tente rien n’a rien… En attendant, pour appeler à l’aide et signaler son entreprise, la plateforme Fonds Renaissance sera accessible en ligne dès ce lundi 18 mai 2020 sur http://www.regioncentre-valdeloire.fr/
É. Rencien