Un anniversaire exceptionnel, 500 bougies pour le Centre-Val de Loire, sans oublier les élyséens Emmanuel et Brigitte Macron pour accueillir leurs prestigieux convives dont Sergio Mattarella, le président italien… La fête battait son plein en 2019 au château royal, pleine de promesses de renouveau, et pourtant. Douze mois plus tard, la renaissance semble en rade, la dolce vita a pris la poudre d’escampette et c’est le Covid-19 qui mène la danse. Flashback déconfiné.
Photos avant-après, 2 mai 2019, château de Chambord (c) Émilie Rencien.
En mai, fais ce qu’il te plaît ! Alors, il était une fois, un prince en woon walk et sa blonde damoiselle venant d’une planète fort fort lointaine atterrissant pour la postérité dans un château, les yeux rivés sur le Loir-et-Cher, dans une tendance actualisée pour couper un gâteau aux 500 parts en hommage au roi, feu François Ier… Jadis, un certain jeudi 2 mai 2019, la météo dans le ciel était une poignée de cumulus moins ennuagée. L’immédiateté n’était pas encore plombée à l’instar d’un samedi 2 mai 2020, la 501e année, par un criminel nommé coronavirus, en mode nouveau Minipouss massivement meurtrier. Mais, face à l’adversité, fichtre, comment oublier l’an passé dans une des salles du rez-de-chaussée du château de Chambord, le moment confiné avec l’astronaute français Thomas Pesquet ? Diable, comment omettre les silences imposés à l’intérieur de ces mêmes quatre murs pendant que le monarque descendait l’escalier à double révolution de Léonard de Vinci ? Comment bigre ne pas se remémorer de la langue majoritairement usitée, l’italien, laissant dépourvue l’instant des discours venus la presse locale en sus entravée, dans des jardins à la française endiablés en fin de course d’un brin de DJ set électro, pour photographier, bien que badgée ? Enfer et damnation, puis résilience. Que de gais souvenirs dans une époque un tant soit peu déjà emmurée… Un an plus tard, nous avons l’honneur de rentrer dans le rang fermé, inclus dans le discours présidentiel de crise sanitaire au virus mauvais, le 13 avril 2020, précisément dans cet énoncé et extrait : « Dans la deuxième ligne, nos agriculteurs, nos enseignants, nos chauffeurs routiers, livreurs, électriciens, manutentionnaires, caissiers et caissières, nos éboueurs, personnels de sécurité et de nettoyage, nos fonctionnaires, nos journalistes, nos travailleurs sociaux, nos maires et élus locaux, et j’en oublie tellement, aidés par tant de Français qui se sont engagés. Tous ont permis à la vie de continuer.» Peu importe naguère, caressés ou non dans le sens du poil, nos gambettes pouvaient se dérouiller en liberté mais de tous temps, notre plume demeure en agilité. Et rien que pour ça, nous pardonnons le méfait de lèse-majesté.
Émilie Rencien