Il y a un an, le téléphérique « Le Nuage de Beauval » était inauguré par le ministre de l’époque, François de Rugy, sur fond de ciel bleu, léger et joyeux. Douze mois plus tard, le site animalier a fermé ses portes suite à la dépression pandémique et covidique. Face au dramatique inédit, sourcils froncés, la famille Delord conserve le sourire, en attendant que les pesants cumulus s’éloignent.
Après la tête dans le « Nuage » en 2019, place au plein soleil en 2020. Le dôme tropical est ouvert depuis quelques semaines, les vacances scolaires également, et pourtant, plus aucun visiteur dans les allées beauvaliennes. Le ciel a viré de couleur. Les animaux s’agitent, une fois n’est pas coutume, en toute quiétude, sans masses de paires d’yeux braqués sur eux. Pas de bébé panda à l’horizon non plus et en sus, déjà plus de 15 millions d’euros de pertes chiffrées à Saint-Aignan-sur-Cher alors que les ponts du mois de mai, porteurs, seront confinés. La somme se passe de commentaire et dresse le décor assombri. À Beauval, comme pour l’ensemble du secteur touristique, du plus petit acteur au plus grand site, la saison 2020 ne sera pas la bonne. Derrière les grilles fermées, le spectacle, et surtout la vie, continue pour les animaux du parc, les équipes animalières demeurent nécessairement sur le pont, aux petits soins comme à l’accoutumée pour les animaux. C’est la première fois depuis 1980 que le parc est obligé de renoncer à l’accueil de visiteurs. Dans l’attente du retour des jours heureux, la famille Delord s’adapte comme tout un chacun à l’impromptue crise et souhaite que plus que jamais, les programmes de conservation des espèces perdurent. Elle annonce en sus avoir envoyé 1 000 ponchos imperméables estampillés Beauval aux soignants du pôle santé Oréliance, à Saran, dans le Loiret. Quant à celles et ceux qui aimeraient prendre des nouvelles des pensionnaires animaux de la vallée du Cher, le zoo publie régulièrement sur les réseaux sociaux photos et vidéos. Finalement, les hommes éprouvent à leur tour une vie confinée à l’instar de certains de nos amis à poils et à plumes privés de liberté…
É.R.
Photo de couverture, mars 2019 (c) É. Rencien