Recherche familles d’accueil désespérément


Dans le Loiret depuis un an, la maison de l’enfance est en situation de surpopulation. Jusqu’à 60 enfants parfois au lieu de 40. « Nous réfléchissons à l’élaboration d’une nouvelle politique d’accompagnement et de protection des enfants et des familles », explique Alexandrine Leclerc, vice-présidente du département en charge des affaires sociales.
Cela commence bien sûr par faire en sorte que les enfants restent au domicile familial, avec si besoin une surveillance renforcée, jusqu’à trois fois par semaine, par des éducateurs spécialisés. « L’idée est de garder le lien le plus possible avec le ou les parents » poursuit Alexandrine Leclerc. Mais les jeunes dont il est question sont pour certains à la limite de l’éducation et de la psychiatrie. Pour eux, beaucoup de solutions ont été essayées. Et si dans de nombreux cas, ils recouvrent une vie normale, certains risquent a contrario l’incarcération.

Stratégie familiale

Pour décliner la stratégie nationale de la protection de l’enfance, les partenaires ont été consultés : psychiatrie, ARS, tribunal d’instance, URIOPS, gendarmerie… Plusieurs propositions ont été faites.
Tout d’abord, porter la capacité d’accueil de la maison de 40 à 60 places en 2020 ; les travaux sont en cours. En terme de prévention, le département mise sur la protection maternelle et infantile et la création de 50 places au centre d’action sociale précoce de Pithiviers. Création aussi envisagée d’un pôle ressource handicap avec la CAF et l’ARS pour les enfants de moins de 6 ans dans les structures d’accueil collectives. D’autres solutions sont aussi échafaudées pour les cas les plus complexes, y compris la création d’une nouvelle structure, en partenariat sans doute avec l’ARS (agence régionale de santé) et la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse), quand aucun des trois ne parvient à accueillir seul. C’est le département qui prend la main mais ne veut pas porter le système seul. Un budget de 350K€ a été inscrit pour un cout estimé de 1M€ (pour accueillir une dizaine de jeunes) ! « Il faut maintenant agir vite, insiste Marc Gaudet, président du Conseil départemental, avant que les jeunes dont il est question ne versent dans la délinquance ».

Assistants familiaux

Il est aussi urgent de recruter de nouvelles « familles d’accueil » (ou assistants familiaux). « Ceux qui existent déjà ont légitimement besoin de souffler quelques jours », explique Alexandrine Leclerc. D’où l’idée d’un dispositif de répits pour sécuriser les parcours.
Le département du Loiret recrute donc de nouveaux assistants familiaux. « Pour l’heure, nous n’avons réussi qu’à compenser les départs en retraite. L’objectif est d’en recruter cent de plus pour atteindre 400 ».
Le conseil départemental a voté 1M€ supplémentaire pour leur rémunération. « C’est un vrai métier, insiste Marc Gaudet. 60 heures de formation sont dispensées avant le premier accueil, puis l’obtention d’un diplôme d’État ».
Pour tout savoir, taper « Assistant familial loiret » dans un moteur de recherche. Vous y apprendrez quelles sont les qualités requises et les formations à suivre.

Stéphane de Laage