Depuis le 2 septembre et jusqu’au 14 octobre 2019, une enquête publique unique relative à la demande d’autorisation environnementale, de servitudes d’utilité publique et de permis de construire, formulée par la société SCCV SB LOG pour l’exploitation d’une plate-forme logistique à Salbris, est à la disposition du public.
En clair, là où était fabriqué au siècle dernier, non pas des armes mais des munitions de la roquette à l’obus de 155 mm, c’est un entrepôt logistique, classé « Seveso » qui pourrait voir le jour … si les voisins se montrent moins virulents que voilà une grosse dizaine d’années !
Dans un premier temps, il était envisagé la création de 800 emplois sur le site de Giat Industries de Salbris. Alors que les industries d’armement avaient cessé sur l’ancien Atelier de Chargement à l’orée de l’an 2000, c’était là une opportunité de redynamisation du bassin d’emploi salbrisien qui se profilait à l’horizon. Le cap des 25 millions d’euros de travaux approchés, financés par le Conseil général, le projet avait largement été freiné par des actions judiciaires menées par des riverains plus enclins à protéger la quiétude de leurs zones de chasse que de l’intérêt général. Des opérations qui avaient essentiellement pour but d’allonger les délais de mise en place. Au bout du compte, que les requérants aient eu raison ou non, les promoteurs du projet avaient été voir ailleurs si l’herbe était plus verte. Depuis, le Conseil général est devenu Conseil départemental, et divers esquisses plus ou moins industrielles avaient été envisagées. Dès lors, l’annonce d’une possible nouvelle plate-forme logistique est plutôt accueillie favorablement sur un bassin d’emploi quasi sinistré depuis le départ de toutes les industries d’armement qui avaient fait la richesse de la commune solognote.
Un courrier d’avocat, déjà …
Lors d’une réunion publique, au début du mois dernier, c’est entres autres François de La RocheFoucauld, émissaire de la société Axa Real Estate Investment Managers (Axa REIM), promoteur du nouveau projet, qui a répondu aux questions de Salbrisiens intéressés. Il ainsi précisé, par exemple, qu’il était question de 250 emplois potentiels créés localement. Selon le représentant de la société la seule chose qui pourrait faire capoter le projet, « ce serait une enquête publique négative ». Si tout se passe positivement, les travaux pourraient débuter au printemps prochain pour une durée du chantier de 14 mois. Sinon … Cela dit, si plusieurs Salbrisiens ont déjà fait connaître leurs positions favorables, l’enquête publique à déjà reçu son premier courrier dense, un peu plus de 10 pages, en provenance d’une avocate. La missive cible, en 10 points largement étayés, les diverses « lacunes et imperfections qui entachent le projet » et précise qu’une « évolution du projet doit ainsi être envisagée et l’étude d’impact doit être renforcée ». Comme voilà dix ans, on peut une nouvelle fois craindre que l’emploi ne soit pas la priorité des nouveaux seigneurs du cru !
Fabrice Simoes