Après 14 ans au sein de la CGPME, devenue CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) dont 10 en tant que président régional, le soldat de première classe Patrice Duceau vient de transmettre ses galons de général, fièrement gagnés dans ses divers combats envers l’emploi et sa sauvegarde, à un Tourangeau-angevin, Bernard Hibert.
On passe ainsi de la mécanique automobile à Cour-Cheverny à la fabrication et installation d’escaliers, notamment en bois, à Joué-Lés-Tours et Angers, et d’une équipe de moins de dix salariés à une soixantaine de compagnons…
En la salle d’honneur de La Maison des Entreprises «où la CPME est chez elle, comme les autres structures, ce qui est plus que rare en France» a rappelé Yvan Saumet, son président, en ouverture, en rendant hommage au partant, tout comme le fit le député Stéphane Baudu, « même si des désaccords mineurs avaient animé des débats forts, mais constructifs », les éloges furent, à l’image du « règne » du nouveau « retraité » plus empreints d’amitiés et de camaraderies, avec l’humain et l’équité au centre des préoccupations, que de solennités pompeuses et ostentatoires.
Patrice Duceau part en regrettant qu’au fil des ans « la situation de l’emploi et la sauvegarde des très petites et moyennes entreprises, le maillage vivant du pays, le cœur des territoires, du terroir, aillent très mal, en cette année 2019. Pour preuve, le groupement de prévention agréé (GPA), créé il y a plus de dix ans avec les « amis » Gilles Lagarde, alors préfet ; Maurice Leroy, ancien député et président du Conseil départemental, et le fidèle lieutenant Pierre Maino, alors président de la chambre de Métiers, a eu à traiter plus de 600 dossiers de sauvegarde. Certains, hélas, n’ont pu aboutir entraînant la faillite des entreprises, certes, mais des drames humains qui font honte au Pays, avec pas moins de 18 suicides de « patrons » et plusieurs dizaines de salariés sur le carreau, ne serait-ce que pour le Loir-et-Cher ».
La structure du GPA, lancée en Loir-et-Cher, a malheureusement été reprise, tant la situation est grave, ailleurs en France, comme le rappela, dans un message vidéo, François Asselin, président national, qui, lui aussi, salua le soldat Duceau pour son implication déterminée, avec quelques grands coups de gueule, pour défendre ses pairs, avec ses commandos d’actifs, mais aussi de retraités bénévoles soucieux du bien-être des membres de leur corporation.
D’un président à l’autre
Bernard Hibert, 61 ans, reprend le flambeau avec une nouvelle équipe au sein de laquelle un poste de vice-président a été ouvert pour Patrice comme « responsable de la vulnérabilité ». Autant dire qu’on entendra encore, et tant mieux, la grosse voix du « seigneur » de Cour-Cheverny dans les travées des instances syndicales, patronales et politiques. Si, avec l’aide de Marc Candéla, nouveau président de la CPME41, ça empêche les notables de dormir sur leurs lauriers et promesses, ce sera déjà un grand pas franchi. Dans les régions de France situées à l’est, il y a encore, pour les touristes et la sauvegarde du folklore local, des veilleurs de nuit qui « couchent » les habitants. Ici, en Loir-et-Cher, on aura des crieurs de jour qui réveilleront les trop bien-pensants ! Ils sont décidés, plus que jamais, de ne pas se taire, avec leurs équipes de Citoyens Prêts à Mourir pour l’Entreprise (CPME). Tant qu’il y aura des drames sociétaux.
Jules Zérizer