Brinon-sur-Sauldre, village de 1 007 âmes au cœur de la Sologne berrichonne dans le nord du département du Cher, ressemble à un havre de paix dès que l’on entre par la grande rue qui traverse le bourg. Immersion.
Accueilli par Lionel Pointard, maire de la commune et ses deux adjointes Denise Soulat et Catherine Huppe, nous avons revu l’histoire du bourg solognot et surtout, écouté avec attention ces élus à forte motivation, nous parler de leurs projets (effectués ou à venir) et leur volonté nettement affichée, de donner du sens à la vie rurale avec des ambitions raisonnées et lucides face au contexte économique qui plombe il faut le dire la majorité des villes moyennes et bien évidemment les communes rurales : « nous n’avons pas vocation à pleurer sur notre sort et avons pris le pari de tout mettre en œuvre pour dynamiser notre village, le rendre attractif notamment le centre bourg et offrir à nos concitoyens de nombreuses possibilités de vivre bien : médecins, auxiliaires de santé, pharmacien, agence postale, banque, écoles, tourisme, culture, patrimoine ,services environnement, commerces divers et une dynamique associative qui fasse vivre notre bourg… ». Lionel Pointard dans ses vœux de nouvel An avait expliqué le « fait » et ce qu’il reste à faire en revenant sur la gestion municipale désireuse de mener à bien les projets sans alourdir les finances locales (un grand plan de réduction des dépenses a été mené depuis 2017). Cela concerne ce grand projet de réaménagement du centre bourg : « Le projet final est chiffré, étudié et approuvé par le conseil municipal mais, arrivé trop tard par rapport au calendrier préétabli, il ne nous a pas été possible de lancer les travaux en toute sérénité. Les demandes de subventions devant parvenir au plus tard le 15 décembre, nous étions dans l’impossibilité de présenter un plan de financement définitif. Nous avons jugé plus sage de différer ces travaux importants pour ne pas laisser un village en chantier à la fin de notre mandat (2020). Cette année 2019 nous permettra de peaufiner l’étude, d’organiser une consultation auprès des Brinonnais, mettre en place un plan d’aides de l’État, de la Région pour finaliser le projet qui devrait être la priorité dès 2020 ». C’est l’éternelle confrontation des élus ruraux avec la mise en place de projets qui se télescopent parfois avec des travaux obligatoires et qui, cela va de soit, impactent la réalisation de grands projets. 2018 a néanmoins vu de belles réalisations : station d’épuration inaugurée en octobre 2018. Cabinet paramédical ouvert en ce début d’année avec infirmiers, pédicure, kinésithérapeute. Brinon avance, se structure, innove et poursuit sa valorisation : une note d’espoir que soulignait Lionel Pointard : « Les récents évènements ont mis en lumière les difficultés de la ruralité. Espérons que cela nous permettre de mieux être entendus, mieux écoutés face à nos besoins en matière de transport, de santé, de service public etc… et contribue à améliorer notre qualité de vie. Cela dépend aussi de chacun et chacune, en essayant d’œuvrer pour le bien collectif ». À Brinon, on a vite compris que l’optimisme passait par la mise en œuvre sur le terrain de réalisations propices au bien vivre. Les écoles fonctionnent bien avec le RPI (regroupement pédagogique intercommunal) Brinon-Clémont (64 élèves : 44 en primaire et 20 en maternelle) ; le patrimoine est valorisé (La pêche, Maison de la Forêt, Bibliothèque Maurice Genevoix et sa statue en bois de Raboliot, mille club, cantine scolaire, associations (25), l’Espace Jean Boinvilliers, la voirie qui fait l’objet d’une amélioration, installation d’artisans, centre de loisirs, ouvert à chaque vacances scolaires, culture, tourisme (notamment l’église à caquetoire unique dans le département, son étonnant monument aux morts (représentant un obus et de haut, une croix de guerre 14-18) , le fleurissement du village qui a obtenu sa première fleur décernée par la Région…
J. Feuillet