RENCONTRE Le président de la fédération départementale des chasseurs de Loir-et-Cher, vice-président de la fédération nationale et récemment élu président du Conseil d’administration de l’ONCFS, revient sur les dernières actualités du monde cynégétique.
Le Petit Solognot : Vous venez d’être élu président de l’ONCFS, quels sont les dossiers d’actualités ?
Hubert-Louis Vuitton : Nous travaillons actuellement à la fusion de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et plus particulièrement à la répartition du personnel, des ressources et des missions. La création du nouvel établissement devrait voir le jour le 1 janvier 2020. En parallèle, il y a la réforme de la Fédération Nationale de la Chasse avec la mise en place du permis national à 200 euros, contre 400 euros actuellement. Cela est bien avancé. Nous souhaitons qu’il soit en place pour la prochaine saison de chasse. Et il y a bien sûr la PPA (peste porcine africaine) qui, si elle devait arriver sur nos territoires, serait dramatique.
LPS : Et localement, quels sont les enjeux ?
H.-L. Vuitton : La Fédération départementale des chasseurs du Loir-et-Cher compte 20 000 chasseurs et figure parmi les 10 premières fédérations les plus importantes en France. Le département compte une grande diversité de gibier avec au nord, plutôt du petit gibier qui demande beaucoup d’investissement humain sur le terrain. Nous travaillons à recréer des populations naturelles. Au sud du département nous avons une population de grands cervidés et de sangliers avec des problématiques différentes. Nous connaissons une énorme progression des sangliers, leur population a en effet plus que doublé. Il y a eu 20 000 sangliers prélevés l’an dernier. L’enjeu est donc de gérer l’abondance et cela est difficile. Contrairement à ce que l’on pense, le problème n’est pas l’agrainage mais l’abondance de fruits forestiers. Il y a aussi des territoires qui ne sont pas chassés et cela fait des réserves pour les sangliers. Il est important que tout le monde agisse en ce sens.
LPS : Revenons sur un dossier récurrent, l’engrillagement de la Sologne ?
H.-L. Vuitton : Les clôtures empêchent la libre circulation du gibier mais la loi les autorise. Tant qu’il n’y aura pas une réelle volonté politique d’interdire, rien n’évoluera. On en parle depuis très longtemps mais rien ne bouge, rien ne change. On constate même qu’il y a plus de créations de grillages qu’avant. C’est aux politiques d’agir, de voter une loi en ce sens.
F. Rose