Cette année, la manifestation se tiendra pour la neuvième fois, mais pour la première fois sans sa fondatrice Monique Buffet. Organisateurs, éditeurs et auteurs tiennent à entretenir la mémoire de la cheville ouvrière du CLAP.
Le salon se tiendra le 9 décembre dans la salle des fêtes de Dhuizon, de 10 heures à 18 heures, autour de quatre maisons d’éditions régionales : Marivole (Romorantin), La Bouinotte (Châteauroux), Ella Éditions (Chartres) et Les Éditions du Jeu de l’oie (Châteauneuf/Loire). Une trentaine d’auteurs seront présents. Parmi eux, le vendômois René Bruneau propose un roman historique 100 % solognot. Il entretient une des principales pages de l’histoire de la Sologne avec la jacquerie… non pas des gilets jaunes, mais des sabotiers ! Ce n’est pas la première fois que les solognots se révoltent contre les taxes. Les Sabotiers, ce sont les paysans solognots, ainsi nommés par le chroniqueur parisien – non sans une certaine suffisance – parce que chaussés de sabots. Leur guerre se fait évidemment contre la misère dans une région pauvre, vulnérable aux aléas climatiques comme à toutes les formes de désordre. En cette année 1658, les uns et les autres ne manquent pas. C’est une année de pluies intenses (inondation catastrophique à Paris), ce qui nuit évidemment aux récoltes. La France est alors en guerre contre l’Espagne, nombre de régiments traversent les campagnes en vivant sur le pays. Des bandes de déserteurs rançonnent les villageois. Les troubles de la Fronde ont ruiné et affamé la capitale, qu’il faut ravitailler au détriment des régions voisines les plus pauvres. Les caisses de l’État sont vides. La pression fiscale s’exaspère. Notamment avec la taille et surtout l’impôt sur le sel, la gabelle très impopulaire, qui atteint des niveaux insupportables, provoquant des émeutes comme à Blois et à Orléans. À Romorantin, un receveur des tailles se refuse à collecter l’impôt, craignant pour sa vie. En outre, l’agitation de la petite noblesse rurale, en lutte contre la politique de Mazarin, et qui espère profiter de la jeunesse du roi pour faire valoir sa cause, ajoute au trouble des campagnes. C’est l’affaire du liard qui va déclencher l’émeute. La fin de l’histoire est à lire dans le roman de René Bruneau.