L’un des plus vieux festivals de musique classique de France (créé en 1966) a dû prendre un nouveau tournant en 2017 quand il n’a plus eu accès à la célèbre grange du château de Boucard. Son nouveau et dynamique président, Alfred de Lassence avec une petite équipe de choc, a alors pensé aux petites églises du Pays Fort qui pourraient être des lieux d’accueil intéressants quand l’acoustique est bonne. Le résultat est là, un véritable succès auprès du public qui lui a bien emboité le pas, puisqu’une moyenne de 130 participants par concert a été constatée l’année dernière et que 2018 s’avère encore plus prometteur, vu que l’on passe de cinq à six concerts. Le Boucard « hors les murs » a pris sa forme définitive de vagabondage à travers le Pays Fort (vocable agronomique utilisé au XIXe siècle par rapport au pays peu fertile de cette chère Sologne) et va même flirter avec le fleuve royal, en effet deux églises ont été choisies au bord de la Loire (Sury-près-Léré et l’abbatiale de Saint-Satur), une troisième sur le piton à Sancerre. C’est tous les samedis soir de juillet que vous irez au concert en sillonnant les routes pittoresques de ce vieux bocage, bordées de haies « plaissées » et de « bouchetures », où nichent encore des granges pyramidales. Un programme éclectique et varié vous y attend, il y en a pour tous les goûts, vous y rencontrerez des musiciens jeunes, des ensembles et des chœurs de qualité et, en même temps que les merveilleuses et grandes œuvres de la musique classique, (de Mozart à l’argentin Piazzolla en passant par Bach et les Romantiques), vous aurez le bonheur de découvrir le patrimoine local, cinq concerts seront précédés de la visite de l’église !
Une star mondiale et une pianiste en sari
Le jeune et talentueux Thomas Leleu de 28 ans qui court le monde avec son tuba (appartenant à la famille des cuivres) a prévu de s’arrêter dans le joli village de Subligny, le samedi 7 juillet à 20 h, il attirera certainement un large public car il a remporté les Victoires de la Musique en 2012. Un deuxième évènement, le samedi suivant, le 14 juillet à 18 h avant d’aller au feu d’artifice, il ne faudra pas rater la belle pianiste Sri-Lankaise, Roshini Herat qui donnera son concert en sari dans la vieille église de Vailly et qui initiera son auditoire à l’Art de la fugue chez Bach. Le troisième samedi de juillet, un quatuor à cordes se posera dans l’église fraichement restaurée de Sury-ès-Bois, la grand-mère d’Alain-Fournier « Maman Barthe » s’y est mariée, est-ce pour cela que le Quatuor Manfred a choisi d’interpréter nos plus chers romantiques, Schubert, Schumann et Brahms ? Le samedi 28 juillet à 20 h, il faudra courir jusqu’à la Loire, passer peut-être par Léré, le pays de Jacques Martel, pour se plonger dans des chants de la Renaissance qui feront revivre l’époque du chœur gothique flamboyant de l’église du XVIe de Sury-près-Léré. Après tous les samedis soir de juillet, on passe au dimanche 5 aout à 17 h, là vous serez conviés à Sancerre pour écouter « le roi des instruments », l’orgue de salon Cavaillé-Coll récemment restauré, d’esthétique romantique, que deux organistes feront sonner à quatre mains, Odile Jutten et P. Tomasi dans des œuvres de Vivaldi et d’Haendel. Enfin, un sixième concert consacré à la voix, quarante chanteurs du Chœur O’Trente prendront place dans l’abbatiale de Saint-Satur, le samedi 15 septembre à 17 h, pour offrir les plus beaux chants orthodoxes russes. On sait que la musique rend heureux et nous éloigne des soucis quotidiens, ne boudez donc pas votre plaisir, d’autant plus que vous vous enrichirez de la découverte de jolis paysages et d’un patrimoine religieux et culturel encore vivant qui fait tant la fierté des gens du terroir.
Marie du Berry
Renseignements et réservations :
www.festival-boucard.fr
ou par courrier Festival de Boucard /
BP44 – 18300 Sancerre