Depuis de nombreuses années revenait dans les débats municipaux la question de l’armement des policiers municipaux.
A Bourges, notamment après les attentats de 2015, Pascal Blanc avait souhaité équiper les policiers municipaux d’une arme. « Leur rôle ne doit pas être cantonné aux simples PV et à la circulation en ville » avait t-il dit. C’est chose faite depuis ce début d’année. « Aujourd’hui est la confirmation de l’armement des agents. Tout ceci est le fruit d’une longue réflexion et d’une consultation avec les agents qui, depuis un moment, nous sollicitaient quant à cette autorisation de port d’arme. Leurs missions évoluent et ce, en complément de celles de la police nationale notamment la nuit. C’était un de nos engagements afin d’équiper cette police municipale de manière identique à la police nationale » soulignait monsieur le maire. Propos confortés par Philippe Mercier, maire adjoint en charge de la sécurité, qui ajoutait « c’est une réflexion bien antérieure aux événement de 2015. En créant cette brigade de soirée, nous voulions doter la police municipale de moyens suffisants et adaptés. Nous avons fait partager cette réflexion à nos collègues élus, notamment ceux qui ne connaissaient pas les rouages et missions de cette police municipale. Deux ans de réflexion, de concertation et d’échanges et surtout, le retour de la population qui est majoritairement contente de la police municipale. Je n’étais pas favorable au départ mais j’ai évolué avec mon temps et le souhait que les policiers doivent pouvoir travailler en étant protégés ». Eric Pagenaud, responsable de la police municipale à Bourges, expliquait de manière plus technique les conditions de ce port d’arme : « Les missions de la police municipale évoluent notamment à Bourges. Nous devons travailler en étroite collaboration avec la police nationale, tant sur le code de la route que celui de la sécurité des biens et des personnes. Le policier doit être en mesure d’assurer sa sécurité en tous lieux. L‘exemple de l’assassinat de la policière à Bourges en 2011 était l’exemple type de ce qu’il ne faut plus voir. Les policiers municipaux reçoivent de la formation en interne et durant 9 jours et demi, une formation intense en ce qui concerne l’armement. Plus élevée que celle de la police nationale. » Ils recevront aussi une formation dans le domaine juridique et l’on pense notamment à la légitime défense. Un psychologue jugera de leur santé mentale et ils seront évidement formés spécifiquement au tir pour l’utilisation de leur arme qui sera un 357 magnum. Ces neufs policiers armés seront tous volontaires. Chaque équipe en patrouille sera dotée d’un Taser (pistolet à impulsion électrique) redoutable d’efficacité, qui propulse une décharge de 50 000 volts qui bloque le système nerveux.
Jacques Feuillet