Serge Descout et François Bonneau n’ont pas le même point de vue sur le financement des transports scolaires.
Serge Descout et François Bonneau réincarnent actuellement une image culte des aventures d’Astérix. Vous imaginez Serge Descout en Obelix, s’approchant du chaudron de potion magique, sa poule noire du Berry sous le bras et François Bonneau en druide Panoramix le stoppant, la louche à la main. « Non Serge, tu n’y as pas droit, tu es tombé dedans quand tu étais petit.» C’est l’illustration du débat actuel sur la gratuité des transports scolaires.
Le conseil départemental de l’Indre reproche à la région Centre-Val de Loire de le léser en subventionnant les autres départements pour la mise en place des transports scolaires gratuits, l’Indre, elle, ne recevant rien puisque ces transports sont gratuits depuis longtemps sur son territoire.
Serge Descout s’interroge donc pour savoir si « le département de l’Indre va-t-il être obligé de payer à la place de la région ? Le Président du conseil régional Centre-Val de Loire se félicite de transporter gratuitement les scolaires de la région. » Mais pour Serge Descout «l’effort financier évoqué par la région pour continuer à appliquer la gratuité ne sera pas porté, dans l’Indre, par le conseil régional mais bien par le conseil départemental, qui finançait déjà les transports scolaires sans contribution des familles. Il devra verser à la région l’intégralité des sommes qu’il dépensait. A l’inverse, dans les départements où les familles payaient une partie des transports scolaires, comme le Loiret ou l’Indre-et-Loire, la région financera par elle-même la gratuité ; c’est-à-dire prendra à sa charge la part des familles. Conclusion, le conseil régional va donc financer à hauteur de 2 à 3 millions d’euros supplémentaires la gratuité du transport des élèves en Indre-et-Loire et dans le Loiret et… faire payer à l’Indre plus d’un million d’euros pour le transport de ses scolaires.»
De cette affaire Serge Descout ne veut pas faire un coup politique, mais œuvrer pour les finances de son département et propose donc à la région
« de ne pas exiger de versement supplémentaire au transfert de CVAE (ex Taxe Professionnelle) prévu par la loi. »
François Bonneau Panoramix a répondu avec le calme qui sied à un druide que le transfert de compétence s’était traduit par un transfert des dotations de l’Etat du département vers la région… et que dans sa grande bonté la région avait laissé au département de l’Indre la part de dotation consacrée au développement économique. « Alors qu’il s’agit désormais d’une compétence régionale » a précisé l’un de ses vice-présidents.
Mais même, si les papas se disputent, l’important c’est que le petit Rémi (réseau de mobilité interurbain) se porte bien et continue de transporter
9 000 élèves de l’Indre dans de bonnes conditions. Espérons qu’un grand banquet, avec sangliers rôtis (ils pullulent dans l’Indre) vienne vite sceller la réconciliation.
P.B.